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Alois J. Liethen, témoin de l’histoire 2) la place forte identifiée 3) Les enfants de Buchenwald
1) Cpt
Alois J. LIETHEN
Témoin
de l’histoire
Nous
vous avions annoncé une pause dans les belles histoires de la
période de fêtes …
Mais
comment ne pas partager celle qui suit, succession de coïncidences
et d’épisodes aussi marquants de la Seconde Guerre Mondiale.
Ce
matin, au courrier, comme de tradition à cette période, quelques
cartes de vœux. Une en provenance des Etats-Unis. Des colombes de la
Paix, quelques mots amicaux, et, un insigne en tissus. Moment d’émotion, et pourquoi le cacher, une boule dans la gorge. La carte est envoyée par Michael Liethen du Wisconsin, l’insigne du XXème Corps d’Armée US lui vient de son père le Capitaine Alois J. Liethen, Officier en charge d’une équipe d’interrogatoire des prisonniers de guerre (IPW 69), attachée au service de renseignements du XXème Corps de la 3ème Armée Américaine durant la Seconde Guerre Mondiale. Durant la guerre, Alois Liethen a écrit plus de 400 pages de lettres à sa femme et à sa famille. Ces documents sont maintenant déposés aux archives de la Wisconsin State Historical Society à Madison.
Il
y aura, dans quelques jours, très exactement 3 ans que Michael
Liethen avait sollicité de l’aide pour identifier quelques photos
non légendées avant de les déposer également aux archives. |
Octobre 1944, le Lt Alois Liethen à Valleroy Sur sa manche l’insigne du XXème Corps Grace
à Roger Martinois, professeur d’histoire, et cheville ouvrière du
Cercle d’Histoire de Joeuf, les premières photos sont identifiées.
Elles ont été prises à Valleroy, où le camp de prisonniers de guerres Russes, du temps des Allemands, a été transformé en camp de prisonniers de guerres Allemands par les Américains. |
Michael
envoie également la lettre écrite par son père à sa mère
relatant une anecdote du 29 octobre 1944.
Rentrant dans
l’église de Valleroy (54), Alois Liethen alors avait retiré son Colt, et l’avait
mis dans son casque qu’il tenait sous le bras. Un mouvement
malheureux, le casque et le Colt tombent au sol dans un bruit
assourdissant, qui fit se retourner toute l’assemblée.
Relisant
les lettres qu’il a transcrites avant de les déposer aux archives,
Michael, cherche des précisions sur l’éventuelle existence d’un
camp de concentration dans le secteur où était affecté son père.
Toutes les informations concernant le camp de Thil lui sont envoyées.
Surprise,
Michael répond en joignant un rapport spécial daté du 6 novembre
1944, résumant les interrogatoires de prisonniers de guerre Italiens
évadés ayant travaillé à la fabrication des V1 à Thil !
Les
échanges se poursuivent Michael envoie de nouvelles photos à
identifier, dont celles d’un château. Interrogations… non, non,
personne ne voit de quel château il s’agit.
Douze
jours plus tard, une visite présidentielle à Nancy, oblige à
modifier l’itinéraire prévu pour livrer une exposition. Au
retour, erreur à un carrefour, une route de campagne, quand soudain
sur la gauche, un château. Sans les photos de Michael, et sans
appareil photo. Appel aux souvenirs, cela ressemble fortement,…
s’imprégner des images et les enregistrer. Deux heures plus tard,
vérification sur l’ordinateur, incroyable, mais vrai !
C’était bien le château de Manonville. Aussitôt informé,
Michael est heureux, son père y avait été accueilli en octobre
1944. Il est maintenant lui en contact avec les propriétaires
actuels, les descendants des propriétaires de l’époque.
Octobre 1944, le château de Manonville
Quelque temps plus tard, à la lecture d’un livre, une photo interpelle. Scannée, elle est envoyée à Michael. « l’homme sur la gauche me fait penser à quelqu’un … »
« à
gauche du Général Eisenhower, on dirait le père de Michael …» Le lendemain, réponse de Michael, « tout juste mon ami, c’est bien mon père, je vous en joins une autre de meilleure qualité qui va vous intéresser » 12
avril 1945, Libération des camps d’Ohrdruf et Buchenwald,
Alois Liethen pilote les généraux Américains et fait office d’interprète De gauche à droite : Patton, Bradley, Eisenhower, A.Liethen
derrière
l’épaule d’Eisenhower, Walker, commandant le XXème Corps US |
Pour découvrir des extraits de films d'actualités montrant Alois Liethen accompagnant Eisenhower lors de la découverte des camps de concentration.
Voir à http://www.britishpathe.com/
Lien transmis par notre ami Edouard RENIERE de Bruxelles que nous remercions.
Et
à son message, il joignait également la lettre envoyée par Alois
Liethen à sa femme le 13 avril 1945, dans laquelle il décrivait
toute l’horreur des camps de concentration.
Copie
de cette lettre, et tous les négatifs des photos prises à cette
occasion ont été donnés par Michael et ses frères au Mémorial de
l’Holocauste de Washington.
Autre photo, autre page d’histoire. Juin 1945, Tutzning (Bavière) Guy de la Vasselais, officier de liaison français auprès du XXème Corps US à gauche, et Alois Liethen « Le colonel Guy de la Vasselais, ancien chef de la Mission militaire française de la liaison tactique près le XXe Corps de la IIIe Armée U.S, concevait, dès juin 1944, de réaliser un souvenir grandiose de la Libération de la France. De retour d'un voyage aux États-Unis avec le maire de Metz, ils décident de commémorer la progression des armées alliées en créant une voie de la Liberté. Ils choisissent pour cela un des itinéraires les plus glorieux, le parcours triomphal de la troisième armée américaine de Patton, de son débarquement en Normandie, sa percée dans le Cotentin puis sa célèbre chevauchée historique qui l'amènera en 54 jours de la Normandie à Metz.Elle sera symbolisée par des bornes marquant chaque kilomètre du trajet de l'armée victorieuse. |
En mars 1946, l'association
Belgo-américaine proposent aux Français de la prolonger jusqu'à
Bastogne et le 5 juillet 1947, a lieu la pose officielle de la borne
terminale à Bastogne. Le 16 septembre de la même année, c'est au
tour de la borne originelle à Sainte-Mère-Église.
L'inauguration
de la voie a lieu le 18
septembre 1947 àFontainebleau. »
(Wikipédia)
La
Croix de Guerre avec palme de Vermeil
Pour
avoir retrouvé le patrimoine des Invalides
Alois
Liethen est décoré de la Croix de Guerre avec palme de Vermeil pour
avoir retrouvé les drapeaux français subtilisés aux Invalides par
les Allemands. Parmi ces drapeaux ceux du 309ème Régiment
d’Infanterie pris le 11 août 1914 à Lagarde, et celui du
139ème Régiment Territorial pris à Rozelieures le
25 août 1914, mais restitués à la France dans le cadre du Traité
de Versailles.
Ces
drapeaux, et une impressionnante collection de pièces d’artillerie,
provenant des Invalides avaient été retrouvés par l’équipe
d’Alois Liethen en juin 1945, dans le cadre d’une mission de
routine.
Symboliquement,
c’est dans la « Salle des drapeaux des Invalides » que
le 17 août 1945, le Général Juin décorait les hommes à
l’origine de cette découverte.
17 août 1945,
Salle des drapeaux des Invalides, décoré par le Général Juin Les hommes de IPW 69 ont fait le voyage dans l’avion de Patton avec le Général Premier à droite Alois Liethen |
Pas
de doute c’est avec plaisir que seront exposés dans l’Espace de
Mémoire Lorraine 1939-1945, pour la saison prochaine,
l’insigne d’Alois Liethen, et quelques unes de ces photos .
Un grand merci Michael !