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   Maurice Vandeweyer s’en est allé  

Il y a exactement 11 ans, le 29 août 2010 pour être précis, il avait, sans hésiter, donné son accord pour que soit reproduite l’histoire de deux jeunes soldats Belges, Alcide Guibert et Robert Dion, héros anonymes, tués à Vézelise dans les bombardements du 18 juin 1940

 

Une histoire oubliée au fond d’une malle, et ressuscitée grâce à sa vigilance, … et à sa plume !

 

La vigilance, mais aussi l’émotion de Maurice Vandeweyer de Couvin (Belgique).

 

Une découverte qu’il avait partagée avec ses concitoyens dans un texte particulièrement émouvant qui commençait par :

 

« Il y a quelques années, ma fille achetait une maison à Couvin. Le fait en lui-même est bien banal et ne vaut même pas la peine d'être cité si ce n'est que dans le grenier, se trouvait une malle remplie d'objets divers que n'importe qui aurait jeté aux flammes tant le contenant était poussiéreux. C'est peut-être la raison qui fit que je me mis à fouiller et que des cartes et lettres diverses s'y trouvant m’apparurent soudainement intéressantes. Certaines dataient de la première guerre mondiale, d'autres de la guerre 40. Et puis, le dessin d'un drapeau belge entouré de palmes attira plus spécialement mon regard. Quelqu'un avait écris en biais : "Mort pour la patrie. Honneur à notre héros. Monsieur Guibert Alcide. Soldat. Couvin". Qui s'en soucie encore? Qui en dehors de la famille sait encore qu'un triste jour de 1940, un garçon, très jeune hélas, 20 ans, allait donner sa vie pour la défense de la liberté? Ne parlons pas de la démocratie, ce serait l'injurier.

Mes investigations furent dès lors poussées plus loin et je découvrais dans ce fatras, des lettres intéressant le soldat Alcide Guibert dont deux écrites de sa main et adressées à ses oncle et tante, en l'occurrence, monsieur et madame François Guibert, feus propriétaires de la maison. Je m'étais juré qu'un jour, si l'occasion m'était donnée, d'écrire un petit article sur ce malheur.

Le moment est arrivé et mon but ne sera pas de retracer la vie d'Alcide, moins encore ses combats, mais j'aimerais, en respectant la chronologie des lettres découvertes, essayer de vous faire éprouver ce que moi-même j'ai ressenti en les lisant et d'imaginer ce que les proches parents, tantes et oncles, cousins, cousines, amis et autres ont pu endurer pendant cette période douloureuse. Je ne ferai aucun commentaire par respect pour ce héros, inconnu des livres d'histoire mais qui a certainement eu la sienne… »

 

Le texte entier est à retrouver sur : http://espacedememoire.fr/dionGibert.html

 

Depuis 11 ans, des contacts lors de chaque découverte supplémentaire : tombe de Robert Dion, photos du cimetière temporaire, photos des deux victimes, …des vœux en début d’année, des liens tissés entre deux communes, une histoire et des valeurs partagées,…

La disparition de Maurice nous emplit de tristesse,

Le drapeau belge présenté dans l’Espace de Mémoire sera mis en berne ce samedi, et nous aurons une pensée particulière pour un personnage, plein de talents, que nous n’avons jamais rencontré, mais avec lequel nous avons partagé une bien belle histoire,

 

A sa famille, à ses proches et à tous ses amis, nous présentons nos plus sincères condoléances,

De notre coté, la plus belle manière de lui rendre un dernier hommage, sera de ne pas oublier Alcide Guibert, et Robert Dion, qui reposent dans notre cimetière communal.

 

Merci à Jacky Mathy qui nous a prévenus de cette disparition.




















L’HOMMAGE DU JOURNAL « L’AVENIR »

COUVIN (BELGIQUE)

Maurice Vandeweyer: décès d’un rabelaisien


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Couvin - 18-08-2021 à 12:26 –

 Jean-Luc HENRARD - L'Avenir


 


Père de quatre enfants,

Maurice Vandeweyer était âgé de 76 ans.

Photo Pascal Hubert


 

 


Auteur d’ouvrages sur l’Entre-Sambre-et-Meuse, amateur de bonne chère, artiste, impliqué dans l’associatif, correspondant pour L’Avenir, Maurice Vandeweyer, 76 ans, est décédé ce mardi.
Dès l’annonce de sa mort, mercredi matin, les qualificatifs chaleureux ont afflué sur les réseaux sociaux pour décrire Maurice Vandeweyer, 76 ans, décédé accidentellement  mardi en début de soirée, à son domicile de Mariembourg: jovial, passionné, truculent, cultivé, bon vivant, affable mais parfois bourru, amoureux de sa région et du journal L’Avenir dont il était correspondant de presse.
Mais Maurice était connu bien au-delà de la région couvinoise. C’est que, au cours de sa longue carrière comme professeur de mathématique à l’Institut Sainte-Marie de Pesche, il a enseigné les maths à des milliers d’ados de toute l’Entre-Sambre-et-Meuse. Des élèves parfois désarçonnés par ses méthodes pédagogiques iconoclastes mais toujours bienveillantes.+
L’Entre-Sambre-et-Meuse, Maurice Vandeweyer vouait un véritable amour pour cette région au folklore et surtout à la gastronomie si riche. Amateur de bonne chère, de bons vins ou de bières bien mousseuses, il n’ignorait rien des spécialités culinaires et des bonnes adresses de Couvin, Philippeville ou Chimay. Subtil mélange entre Gargantua et Toine Culot son coup de fourchette n’avait d’égal que sa bonhomie. Issu d’une famille originaire du Limbourg, ce «flamand» aurait pu figurer en bonne place parmi les joyeux convives du tableau «Le repas de noce» de Bruegel l’Ancien. Il était d’ailleurs l’auteur de plusieurs livres consacrés à des recettes régionales. Régulièrement, il se qualifiait davantage de rabelaisien qu’épicurien.
Artiste dans l’âme, il aimait récupérer des os (dont il avait préalablement mangé la moelle) à la fin du repas pour les sculpter ensuite chez lui, les transformant en œuvres d’art improbables qu’il aimait offrir à ses amis.
La culture chevillée au corps
Une autre de ses passions: les contes et légendes de l’Entre-Sambre-et-Meuse qu’il avait revisités avec son esprit rabelaisien dans plusieurs recueils. Dans les années 80, Maurice avait également écrit le scénario des sons et lumières de Nismes contant les procès en sorcellerie des environs.
Pour parler davantage encore de sa région et mieux la connaître, il était devenu correspondant de presse pour L’Avenir édition Entre-Sambre-et-Meuse voici près de 30 ans. De reportage en reportage, il promenait sa bonhomie à travers toute la région, appareil photo en bandoulière et carnet de notes en main, râlant parfois quand ses papiers ne paraissaient pas assez vite à son goût. Ses sujets de prédilections: la culture. On ne compte pas les artistes locaux dont il était le premier à parler dans nos pages en termes choisis et précis.
En tant que trésorier, il s’était d’ailleurs investi dans la gestion du centre culturel régional Action Sud. Il était tout aussi actif au sein du musée du Petit format. Toujours à l’affût d’une bonne info, il se régalait des anecdotes et autres coups tordus de la politique couvinoise.
Impliqué dans la vie associative, notamment comme président, durant des années, du club de tennis de Couvin, il aimait jouer au golf, notamment sur le green de la base de Florennes.
Maurice Vandeweyer était le père de quatre enfants: Delphine, Sean, Mel et Sade. Maigre consolation à l’heure de son décès: Maurice sera au moins parti après un bon repas entre amis, un de ces moments qu’il affectionnait particulièrement.

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