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Roland de la Poype
Compagnon de La Libération

Ancien aviateur de l'escadrille Normandie-Niémen, il s'était après la guerre reconverti dans l'industrie. Il avait 92 ans.
Roland de La Poype, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale et Compagnon de la Libération, est décédé mardi à Saint-Tropez à l'âge de 92 ans, a annoncé mercredi la chancellerie de l’Ordre de la Libération.

Cet as de l’escadrille Normandie-Niémen était l’un des Compagnons de la Libération les plus décorés.
 Il était notamment grand-croix de la Légion d’honneur, Croix de guerre 39/45 avec douze citations et «Héros de l’Union soviétique». Après son décès, il ne reste plus que 23 Compagnons de la Libération en vie.

AFP 24 octobre 2012

Roland de la Poype
Roland Paulze d’Ivoy de la Poype est né le 28 juillet 1920 aux Pradeaux dans le Puy-de-Dôme ; son père, ingénieur agronome et colonel de réserve, sera tué à l'ennemi en mai 1940.
Pensionnaire chez les Jésuites au Mans, il se passionne pour l’Aviation.
Le 5 décembre 1939, Roland de la Poype, étudiant, s'engage pour la durée de la guerre au Bataillon de l’Air 131 du Mans. Affecté comme élève pilote à l’Ecole élémentaire de pilotage d’Angers, il est promu caporal et breveté pilote en février 1940.
Pilote à l'Ecole principale d'aviation d'Etampes en mars 1940, il entend l'Appel du 18 juin et décide de rallier l’Angleterre. Il quitte la France à Saint-Jean-de-Luz le 24 juin 1940 en embarquant clandestinement sur l’Ettrick, un bateau polonais, à destination de l’Angleterre.
Parvenu à Plymouth, il s’engage rapidement dans les Forces aériennes françaises libres ; il est promu au grade de sergent le 1er août 1940.
Il prend part à l’expédition de Dakar puis à la campagne du Gabon en qualité de mitrailleur du Groupe réservé de bombardement n° 1 (GRB 1).
En novembre 1940, il est renvoyé en Grande-Bretagne pour parfaire son entraînement dans les écoles de pilotage de la Royal Air Force, à Odiham en février 1941 puis à Sywell en avril et à Ternhill en juillet.

A partir d’octobre 1941, Roland de la Poype suit les cours de l’Operationnal Training Unit de Llandow au Pays de Galles avant d’être affecté au Squadron 602 en février 1942 au sud de Londres. Il est pendant six mois l’adjoint du chef de groupe, l’as irlandais Paddy Finucane. Pendant cette période, il escorte des bombardiers dans leurs missions.
Promu au grade d’aspirant en mars 1942, il endommage un Messerschmitt 109 le 13 avril 1942 et abat son premier avion ennemi, également un Messerschmitt 109, le 22 août 1942.Après une soixantaine de missions et la mort de Paddy Finucane, il se porte volontaire pour rejoindre le Groupe de chasse n°3 « Normandie » qui doit se constituer au Moyen-Orient avant de partir pour la Russie.
Il arrive en Russie à Astrakan via l’Afrique noire, l’Egypte et Téhéran fin novembre 1942 avec le premier contingent du CG 3.
Sous-lieutenant, pilote chef de patrouille, à bord de son Yak de fabrication soviétique, Roland de la Poype est ensuite nommé commandant en second de la 1ère Escadrille du Groupe de chasse n°3 « Normandie » en octobre 1943.Promu lieutenant en décembre 1943, Roland de la Poype se distinguera pendant les opérations d'Orel, de Briansk, d'Ielna, de Smolensk, de Vitebsk, d'Orcha, de Borissov, de Minsk et bien sûr du Niemen. Au cours des batailles du front de l’Est, il abat 15 appareils ennemis (des Junker 87 et 88, des Messerschmitt 109, des Focke Wulf 190).
A deux reprises, le 14 et le 16 octobre 1944, il abat deux appareils dans la même journée.


Fait « héros de l’Union soviétique » avec son camarade Marcel Albert, Roland de la Poype, après une permission en France début 1945, reçoit le commandement de la 1ère Escadrille avec le grade de capitaine.
La guerre terminée, après un bref séjour à Moscou, le Régiment part pour la France et arrive au Bourget le 20 juin 1945. Comme tous les autres pilotes survivants du Régiment, Roland de la Poype, en raison de sa conduite au combat, titulaire de 10 citations à l’ordre de l’armée aérienne et de 2 citations à l’ordre de l’aviation de chasse, et totalisant 1 200 heures de vol est autorisé par Staline à ramener son Yak sur le territoire français.
Affecté au 2e Bureau de l’Etat-major de l’Armée de l’Air en mars 1946, Roland de la Poype quitte l’armée en 1947.
Le commandant de réserve Roland de la Poype, redevenu civil exerce après la guerre, plusieurs fonctions. Agriculteur (propriétaire de fermes modèles, éleveur), et industriel (Société d'Etudes et d'Applications du Plastique), il est l’inventeur du berlingot Dop et de la Méhari.
Il est également maire de Champigné (Maine-et-Loire) et fondateur du Marineland d’Antibes.
Il est nommé membre du Conseil de l'Ordre de la Libération en septembre 2002.

Roland de la Poype est décédé le 23 octobre 2012 à Saint-Tropez dans le Var.

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