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Un immense MERCI à tous

Il y a très exactement 100 ans, à l’initiative de leurs élus reconnaissants, les Vézelisiens choisissaient leur Monument aux Morts et son implantation.

Un siècle plus tard la population de Vézelise a confirmé ce choix.


Un immense MERCI à tous ceux qui se sont exprimés et qui ont confirmé cette implantation.

Un monument aux morts n’est pas, et n’a jamais été, un monument comme un autre, ni un bac à fleurs.

Un monument aux morts est un symbole essentiel du civisme, de citoyenneté, de la République. Il est le témoignage de la reconnaissance de la collectivité pour ses enfants qui ont fait le sacrifice suprême pour défendre la Nation, la Patrie et la Liberté !

Sur le Monument de Vézelise, et uniquement pour les conflits du XXème siècle, ce sont pas moins de 88 noms qui sont gravés sur les tables au dessus desquelles veille, protecteur, un poilu de pierre.

Parmi eux,

- Maurice Henry, mobilisé en 1914 dans le 153ème Régiment d’Infanterie, mort au champ d’honneur à l’âge de 20 ans, le 25 août 1914 (dans tous premiers jours de la guerre !) à Crévic

  Il y a peu, ses petits neveux avaient fait don à la commune d’un terrain, ayant appartenu à Maurice, pour y aménager une vingtaine de places de parking pour la future mairie.

  Ce nom gravé dans la pierre est le dernier souvenir qui reste de ce héros ordinaire qui a bien mérité de la Patrie.

- L’abbé Jean Feuillebois, curé, officier tombé à la tête de sa section de mitrailleuses le 20 juin 1940 à Villacourt, en se battant pour arrêter l’invasion de son pays, à quelques kilomètres de villages dans lesquels il avait exercé son sacerdoce.

Deux, parmi d’autres, de ces Vézelisiens « Morts pour la France », deux lignées qui se sont éteintes, à qui nous devons respect et reconnaissance.

Ces monuments aux morts, œuvres d’artistes, ont été érigés dans nos communes en des lieux où ils étaient le plus mis en valeur, le plus souvent sur une place au centre de nos villages et de nos villes.

Il y a quelques années à Nancy, c’est la porte Désilles qui a été choisie pour être « le » monument aux morts de la cité ducale.

Tous les ans, les 8 mai et 11 novembre (sans oublier les autres dates dans toutes les grandes villes), messages officiels et discours des autorités se succèdent pour rappeler la nécessité du respect du devoir de Mémoire…

Depuis un an, la redécouverte qu’une guerre, « une vraie », était possible en Europe renforce ces déclarations qui nous imposent d’être vigilant et de ne pas oublier notre passé…

Il y a quelques jours encore, la première ministre annonçait «  l’organisation d’une visite d’histoire ou de mémoire liée au racisme, l’antisémitisme ou l’antitsiganisme pour chaque élève durant sa scolarité »…

Des paroles, des paroles oui … mais des actes ?

Ces dernières années, le législateur a, à juste titre, protégé le chant du coq et le son des cloches de nos villages. Des mesures que nous approuvons sans réserve, mais à quand, enfin, un texte pour interdire, sauf cas exceptionnels, de déplacer les monuments aux morts ?

Enfin, au moment où le territoire réfléchit sur le devenir du l’attractivité du centre bourg, et le développement touristique du Saintois, il est important de se souvenir que l’atout principal de Vézelise, c’est son exceptionnel patrimoine historique témoignage d’une très longue histoire, et que les monuments liés aux différents conflits, à eux seuls sont déjà susceptibles de constituer un sentier de mémoire, sans oublier un circuit Renaissance, ou les vestiges du Moyen Âge et du Comté de Vaudémont…

Une fois encore, un immense MERCI à tous pour votre soutien et pour vos encouragements qui ont permis au bon sens de triompher.

Puissent nos Vézelisiens, Morts pour la France, reposer en paix et être honorés à la place qu’ils méritent.

Nous sommes fiers de faire partie d’une communauté qui s’est exprimée pour défendre les valeurs de la Mémoire et de la République, en renouvelant les engagements pris par nos prédécesseurs il y a cent ans cette année !

Enfin un très grand MERCI aux membres du collectif qui immédiatement s’est mobilisé et a œuvré sans relâche pour parvenir à ce beau résultat.


Un peu d’histoire

Un petit rappel pour les Vézelisiens,

Une information pour les autres


1924, avant que les noms ne soient gravés

(coll. Archives Delboy)

1945, après la Victoire

(coll. archives Thirion)



Vézelise, chef lieu de canton, peut s’enorgueillir d’une longue et riche histoire architecturale et patriotique.

Son patrimoine impressionnant en est le témoin et nous devons en être les garants.

Commune de l’Est de la France, la cité a été particulièrement exposée lors des conflits meurtriers de 1870, 1914-1918 et 1939-1945.

Le monument du Souvenir Français (dit aussi monument des Canons) est érigé en 1908 en mémoire du sacrifice de 47 enfants du canton tombés au champ d’honneur en 1870 pour défendre leur pays. Il rappelle également le souvenir des 83 soldats de la Grande Armée morts du typhus à Vézelise en 1813.

En 1914, une nouvelle fois, la guerre est déclarée. La « Grande Guerre », « la Der des Ders » qui durant quatre ans, fait des ravages coûte la vie à 70 enfants de Vézelise. Pendant toute la durée de la guerre, la commune va accueillir des unités françaises en partance pour le front ou mises au repos, ainsi que des unités britanniques à partir de 1918.

Il faut attendre 1919 et 1920 pour que les hommes rentrent dans leurs foyers et retrouvent leurs familles. Mais ce sont 70 fils, maris, pères ou fiancés qui manquent à l’appel.

Partageant la douleur des familles éprouvées, début 1921, Louis Moreau, maire, organisait une réunion exceptionnelle pour exposer aux Vézelisiens, un projet de monument à la mémoire des poilus  morts  pendant et des suites de la guerre. La municipalité était de tendances politiques diverses, mais il y eut unanimité  en ce qui concernait la décision de le faire.

Un comité  consulta plusieurs  sculpteurs et fondeurs spécialisés et, en 1923, deux projets furent retenus. 

Toute la population fut alors appelée à choisir le monument et l’emplacement, en fonction du projet. Le premier, une statue en métal style bronze, d’une allégorie féminine  représentant  la France, portant un soldat mourant dans ses bras ; le second, en pierre représentait un  soldat, bras ouverts, prenant symboliquement sous sa protection les pauvres soldats disparus.

Le choix se fit sur le monument en pierre, œuvre réalisée par l’architecte Charbonnier et par le sculpteur Bachelet, l’emplacement  fut choisi, devant l’école, face à la grande place, face aux halles.

Plus de mille personnes assistèrent à l’inauguration du monument le dimanche 15 juin 1924.

Dans son allocution, évoquant l’avenir, Louis Moreau déclarait :

« cette ferveur de notre souvenir qui ne s’éteindra pas tant que nous vivrons, nous avons aussi voulu l’affirmer, la continuer après nous-mêmes dans le cœur et l’esprit des jeunes gens et des enfants qui prendront notre place et dans les générations à venir, celles-ci, devant ce monument, sauront en quelle vénération nous tenions nos frères morts pour la France dans une guerre dont elles n’auront vécu, ni les angoisses ni les dangers de toute sorte et qu’elles connaitront par l’histoire seulement.

Nul de nous, ni de ceux à venir ne pourra passer sur cette place sans que ce monument avec sa longue liste de morts ne lui rappelle de quelle formidable rançon nous avons payé le prix de la victoire… »

Le 15 juin 1940, 16 ans jour pour jour après cette journée mémorable, les premières bombes allemandes tombent sur le centre de Vézelise et les halles. Plusieurs bâtiments sont touchés. On déplore un militaire tué.

Trois jours plus tard, le 18 juin, jour de l’appel du Général de Gaulle, Vézelise est meurtrie et défigurée par un second bombardement allemand qui celui-là coûte la vie à 45 personnes, civils, femmes, enfants (dont 7 Vézelisiens), réfugiés ou militaires…

Les troupes allemandes arrivent dans la cité dévastée le 20 juin.

Le monument est épargné par les bombardements et sera respecté par l’occupant.

La longue occupation durera jusqu’au 10 septembre 1944. La guerre fera encore 10 morts supplémentaires, combattants ou déportés.


Le 11 novembre 1944, une musique et les troupes américaines accompagnent la première grande cérémonie patriotique organisée devant le Monument aux Morts depuis 5 ans. Une foule considérable participe à la manifestation

Depuis 1945, conformément aux engagements pris par la municipalité de l’époque, le monument, favorisé par sa situation au centre ville, est le lieu où sont célébrées toutes les cérémonies patriotiques.
















Rénové en 2014 pour le 100ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, il rappelle les 88 Vézelisiens morts au champ d’honneur pour que nous soyons toujours libres aujourd’hui.

 

2015, le Monument-aux-Morts,

nettoyé et rénové, dans son écrin de verdure,

 fleuri et entretenu comme il sied à une œuvre d’art

et qui s’impose pour un Monument-aux-Morts.                                  

(photo www.petit-patrimoine.com/ avec l’aimable autorisation du responsable du site)




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