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   Les artistes français sous l’Occupation  
 
Un lien pour celles et ceux qui n’ont pas vu le documentaire sur France 3  : (attention n’est valable jusqu'au 8 décembre 2014)
http://pluzz.francetv.fr/videos/l_ombre_d_un_doute_,113250705.html

Les artistes français sous l’Occupation
Le Monde.fr | 01.12.2014 à 14h53 |Par Daniel Psenny

Black list publiée par les FFI  à Alger en 1943.
Black list publiée par les FFI à Alger en 1943. | Io Production & Martange produc
A la Libération, certaines vedettes furent accusées d’avoir collaboré avec les nazis. Parfois à tort (Lundi 1er décembre à 20 h 45 sur France 3)

En occupant Paris dès le 14 juin 1940, les nazis se sont aussi emparés du monde de la nuit et de ses artistes. A cette époque, pour les Allemands, la capitale française reste un lieu de plaisirs et de divertissements. Les artistes y sont nombreux et le champagne coule toujours à flots chez Maxim’s ou à La Tour d’Argent, des établissements qui accueillent l’occupant à bras ouverts. On y croise souvent les vedettes de l’époque qui tiennent le haut de l’affiche depuis l’avant-guerre : Maurice Chevalier, Edith Piaf, Arletty, Joséphine Baker, Sacha Guitry ou Coco Chanel. Ils font la renommée de Paris à travers le cinéma, le music-hall, les cabarets, la mode ou le théâtre.
Mais au-delà de l’aspect mondain, comment se sont comportés les artistes ? Ont-ils résisté ou fait allégeance à l’occupant ? Se sont-ils réfugiés dans une zone grise pour ne pas prendre parti ?
Ce sont toutes ces questions que pose clairement le documentaire de Paul Degenève, diffusé dans le magazine « L’Ombre d’un doute », qui, à travers des documents d’archives souvent méconnus, retrace les itinéraires parfois controversés de quelques artistes.

Des itinéraires controversés
Tous ne se sont pas résignés même si, comme le dit un historien, « il fallait bien travailler ». Certains n’ont pas hésité à sacrifier leur carrière et à choisir la Résistance. Ce fut le cas de Jean Gabin qui, au faîte de sa gloire, acquise juste avant la guerre, abandonna le tournage du film Remorques, de Jean Grémillon, pour s’engager dans la marine et les Forces françaises libres. Il y eut aussi Joséphine Baker, qui continua à faire son show en travaillant pour les services secrets de la France libre.
D’autres furent plus ambigus, à l’image de Maurice Chevalier, qui affichait un pétainisme bienveillant tout en cachant des juifs dans sa maison, mais qui n’hésita pas à se rendre en Allemagne pour s’y produire. Plus tard, il dira s’être fait piéger par la propagande de Goebbels. Tout comme Edith Piaf, qui fit une tournée outre-Rhin après avoir déclaré sa « béatitude » devant l’invasion nazie.
Etrange époque aussi où Gabrielle Chanel, la reine des créatrices de mode françaises qui, par amour pour un haut dignitaire nazi, joua les Mata Hari en dévoilant ses convictions antisémites et anticommunistes. Sans oublier Sacha Guitry, auteur génial, soupçonné – sans preuves – de collaboration. Il fut arrêté au petit matin du 23 août 1944 et emmené à la prison de Fresnes. Inculpé pour « intelligence avec l’ennemi », il répondit, au cours de son procès qui se termina par un non-lieu : « Il me semble en effet n’en avoir pas manqué… »

Paris 1940-1944 : des artistes très occupés ?, de Paul Degenève (France, 2014, 125 min). (Lundi 1er déce
mbre à 20 h 45 sur France 3)


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