Le Saintois honore avec éclat la mémoire des Maquisards du GL 42 tombés
pour la Libération du territoire
Fin
août 1944, débarquées en Normandie deux mois plus tôt, les unités de la
3ème Armée américaine commandées par le général Patton, arrivent aux
portes de la Lorraine.
La Libération tant
attendue approche. L’heure est enfin arrivée pour ces Résistants, qui
depuis des années, se mobilisent contre l’occupant. Ils vont enfin
pouvoir participer à la Libération de leur pays.
Situé
au cœur d’un espace boisé, à l’écart des grandes voies de
circulation, mais à proximité de la Moselle et du canal de l’Est, le
village de Leménil-Mitry, le plus petit village du département de
Meurthe-et-Moselle, va être au centre des évènements, il devient le PC
du Groupe Lorraine 42. « Chandernagor », terrain de parachutage
homologué se situe à proximité immédiate du domaine.
Près
de 900 hommes se rassemblent au château. Des armes parachutées en
nombre par la RAF, permettent d’équiper tous ces volontaires. Dans la
nuit du 24 au 25 août, la mission Jedburgh
« Archibald » atterrit sur Chandernagor. Les 3 hommes qui la composent
viennent épauler et encadrer les combattants de l’ombre. Ils seront
bientôt rejoints par deux officiers britanniques de la mission SOE «
Pedagogue », venue aider à la Libération de Nancy.
Parachutages et
accrochages se multiplient : Diarville, Colline Inspirée, Goviller,
Crantenoy, Leménil-Mitry, Laneuveville-devant-Bayon, Bayon,
Haussonville, Saint-Rémy aux Bois, Charmes. Les Allemands incendient la
brasserie de Tantonville, le village de Saint-Rémy aux Bois, la ville
de Charmes. En ces premiers jours de septembre, plus d’une quarantaine
de Maquisards tombent les armes à la main, d’autres sont blessés ou
déportés.
Le 3 septembre 1944, les
troupes d’occupation, plus de 200 hommes, soutenus par 4 blindés, se
lancent à l’assaut de Leménil-Mitry. Les combats vont durer 8 heures,
les Résistants vont tenir et les Allemands sont contraints de se replier. Dans ces combats, le maquis perd 8 de ses hommes, dont plusieurs figures historiques du GL 42.
Le 7 septembre, les
avant-gardes américaines arrivent au château, et le lendemain, c’est le
Général Patton en personne qui vient féliciter les maquisards du Groupe
Lorraine 42.
8 septembre 1944 – 7 septembre 2019
75 ans plus tôt…
75 ans plus tard, le Saintois n’a pas oublié.
Pour
cet anniversaire, Dominique Potier, député de la circonscription,
souhaitait donner aux cérémonies un éclat particulier, en associant aux
associations qui organisent traditionnellement ces manifestations, les
collèges de Bayon et de Vézelise, l’Armée, et l’Ecole de Musique du
Saintois.

Accueil par Henri de Mitry,
maire de la commune et propriétaire des lieux
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Lecture d’extraits du
poème « Le veilleur du Pont-au-Change » écrit par Robert Desnos en 1942
par trois élèves du collège de Bayon.
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Interprétation du Chant des Partisans par la chorale de l’école de musique du Saintois
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Malgré
un calendrier particulièrement chargé en cette semaine de rentrée
scolaire, les principaux des collèges concernés ont mobilisé plus de
150 élèves et leurs enseignants, qui ont participé à deux après-midis
de mémoire.
Sur place, c’est Henri
de Mitry, maire de la commune et propriétaire du château, qui bien que
sérieusement handicapé par un accident, a mis à disposition son domaine
et préside la cérémonie.
Une météo d’époque pour
cette cérémonie, puisque qu’une pluie battante, que la célèbre prière
de Patton n’a pas arrêtée, a abondamment arrosé les participants.
Le traditionnel circuit
des stèles, organisé par Roger Laurent, président des anciens
combattants de Roville-devant-Bayon, se terminait cette année par une
cérémonie au château de Leménil-Mitry.
Cérémonie rehaussée par
la présence d’un détachement de la BA 133 de Nancy-Ochey, des élèves
des collèges de Bayon et Vézelise, la chorale de l’école de musique du
Saintois, plusieurs personnalités, dont Olivier Jacquin, sénateur de
Meurthe-et-Moselle, Dominique Potier, député, Gauthier Brunner,
conseiller départemental, Dominique Lemoine, président de la communauté
de communes du Pays du Saintois, et des maires du secteur.
Après le mot d’accueil
du maire, il revenait à Jonathan Lemarquis, étudiant diplômé en
histoire, membre de l’Espace de Mémoire Lorraine 1939-1945, de
rappeler l’épopée du Groupe Lorraine 42, gratifié du titre de «plus
beau fleuron de la résistance en Lorraine, par son efficacité et par
l'importance de ses effectifs. » par le colonel Grandval, commandant
des FFI de la Région C.
L’école de musique du
Saintois interprétait alors le chant des partisans, avant que trois
collégiens de Bayon ne lisent des extraits du poème « Le veilleur du
Pont-au-Change » écrit par Robert Desnos en 1942.
Il
appartenait ensuite à Dominique Potier, au nom de tous les élus
présents, de rappeler l’importance de ne pas oublier le rôle joué par
la Résistance dans la Libération de la France, et de remercier tous
ceux qui ont œuvré à la réalisation de cette manifestation.
Moment
d’émotion, lorsque devant la stèle érigée en mémoire des Maquisards
tombés pour la Liberté, Gilbert Glin et Jacques Simonin, deux anciens
du GL 42, présents à Leménil-Mitry en septembre 1944, ainsi qu’Anne
Duperron, fille du capitaine Pierre Duperron, tombé en ce lieu le 3
septembre 1944, participaient au dépôt de gerbes, qui précédait l’appel
des morts.

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Participaient au dépôt
de gerbes : Gilbert Glin et Jacques Simonin, deux anciens du GL 42,
présents à Leménil-Mitry en septembre 1944, ainsi qu’Anne Duperron,
fille du capitaine Pierre Duperron, tombé le 3 septembre 1944,
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Cérémonie qui se terminait par l’interprétation de la Marseillaise par l’école de Musique du Saintois.
Un verre de l’amitié,
offert par la communauté de communes du Saintois, et servi par les
bénévoles de l’Espace de Mémoire Lorraine 1939-1945, clôturait cet
hommage exceptionnel aux hommes du GL 42 tombés lors des combats pour
la libération du pays.
L’occasion
de renouveler un grand coup de chapeau à tous les bénévoles de
l’association, fer de lance de cette manifestation, qui se sont
dévoués sans compter pour que cette journée de mémoire soit une
réussite.


Capitaine Pierre DUPERRON
Pierre DUPERRON, dit «
MORIN », né le 4 octobre 1899 à Clermont-Ferrand, domicilié à Bayon.
Ingénieur des Travaux Publics de l’Etat, chef du service vicinal à
Bayon. Capitaine des FFI, responsable du Bureau des Opérations
Aériennes pour le secteur de Bayon-Blainville à partir de 1943.
Mort pour la France à Leménil-Mitry le 3 septembre 1944. S’est
également distingué en aidant l’évasion du Capitaine Charles ETTLESEN,
pilote d’un P-51 du 369th Fighter Squadron/359th Fighter Group, tombé
en Forêt de Parroy le 31 mai 1944.
Bernard SAVARY
Bernard SARARY, dit « Leleu », né au Havre le 9 mai 1920
L’un des premiers Français Libres, rescapé de Bir Hakeim, PG évadé trois fois,
Mort pour la France à Leménil-Mitry le 3 septembre 1944
1 - De l’incorporation au refus de la capitulation (Novembre 1938- Juin 1940)
2 - Avec les premiers
Free French du Bataillon d’Infanterie de Marine de la France Libre dans
les Campagnes de Libye et de Syrie (27 juin 1940 – Décembre 1941)
3 - Avec le B.I.M dans la Résistance de Bir Hakeim en Libye (Février 42 - Juin 1942)
4 – Prisonnier à la sortie de Bir Hakeim puis rescapé du naufrage du Nino Bixio (11 juin 1942- Août 1942)
5 – Détention en Italie au camp de Bergamo, évasion et reprise (Août 1942-Septembre 1943)
6 - Détention au Stalag IV B en Allemagne puis évasion vers la France (Septembre 1943 - Juin 1944)
7 - Engagement dans la résistance au sein du Groupe Lorraine 42 (FFI) (Juin 1944- 3 Septembre 1944)
Parcours complet à retrouver sur :
http://1dfl.fr/IMG/pdf/bernard_savary_-_un_jeune_heros_havrais_dans_la_france_libre_et_la_resistance-4238
article de Christian Villeminot – photo de Gérard Louis
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