En mémoire de

Julia et de William Lamb,

le pèlerinage de Jonathan et de Michael  

Pour  Jonathan Curtin les années passées n’ont jamais effacé le souvenir  de cette dame si gentille et si élégante… Julia Lamb était la voisine de sa mère dans la petite ville de Chateaugay dans l’Etat de New-York,

Cette professeure de musique au regard plein d’une indicible tristesse, un visage marqué à jamais par la douleur d’une mère ayant perdu son fils unique, un jeune homme de 20 ans mort loin de son pays, loin de sa famille il y a 80 ans.

Un de ces chevaliers du ciel non rentrés d’un combat aérien à la mi-janvier 1945 au dessus de l’Est de la France, tombé pour un pays qui n’était pas le sien…

Moins de 4 mois plus tard, le 8 mai, la capitulation allemande mettait fin à la Seconde Guerre mondiale en Europe..

Cette voisine si gentille et si élégante dont le regard si triste a tellement marqué le jeune garçon.

Les années ont passé. Adulte Jonathan, dont les parents étaient agriculteurs, choisit de devenir médecin.

Et, ce ne sera que lorsqu’il prit sa retraite qu’il se mit en quête de faire des recherches généalogiques.  Recherches consacrées tout d’abord à sa famille, originaire d’Irlande, mais aussi à la famille de sa voisine, jamais oubliée, dont il aurait aimé savoir s’il y avait des descendants…

C’est ainsi qu’en juillet 2020, en essayant d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du fils de sa voisine, que Jonathan prit contact avec l’Espace de Mémoire. Ne trouvant pas la réponse aux Etats-Unis, il voulait savoir si nous savions où était enterré William LAMB… il avait découvert  notre site internet et le dossier sur les coulisses de la recherche ayant abouti à l’identification du pilote de Xaronval…

La réponse partait le jour même informant Jonathan que William Lamb reposait au cimetière américain de Dinozé… et l’invitant, si ses pas, un jour, l’amenaient en Lorraine à ne pas hésiter à venir visiter l’Espace de Mémoire…

Invitation à laquelle Jonathan répondait qu’il n’excluait pas cette idée, qu’il avait un cousin irlandais qui résidait en Belgique… et que si un jour il venait lui rendre visite il viendrait à Vézelise… nous étions en juillet 2020…

Début 2025, un message était envoyé à Jonathan pour l’informer qu’en cette année où l’on commémorait le 80ème anniversaire de la fin de la guerre, mais aussi le 80ème anniversaire de la disparition de William Lamb, nous nous préparions à installer une plaque à Xaronval…

Sa réponse arrivait quelques jours plus tard, il était déjà prévu qu’il vienne à Paris fin septembre ou début octobre…

Puis le lendemain, une question, « quel train faut-il prendre ? »

Un mois plus tard… nouveau mail… « nous arriverons à Nancy le 6 octobre ! »

 Pour en savoir plus :  https://espacedememoire.fr/CoulisseRecherche.html

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Première étape du pèlerinage de Jonathan Curtin

et de Michael Tateo :

l’aérodrome de Tantonville,

et la stèle qui rappelle que de ce terrain sont partis 18 pilotes américains qui ne sont jamais rentrés,

Le 14 janvier 1945, ils seront deux à décoller pour leur dernier vol :

ils s’appelaient William Lamb et Jack McWilliams

Le matin du 14 janvier 1945, William Lamb et Jack McWilliams faisaient partie d’un groupe de douze pilotes de P-47 partis de Tantonville pour bombarder des positions ennemies à proximité de Buhl, sur la rive ouest (française) du Rhin. 

La mission terminée, l’escadron faisait demi-tour pour retourner à sa base de départ  l'aérodrome de Tantonville.

C'est à ce moment-là que les P-47 ont été pris à partie par 15 chasseurs allemands Messerschmitt Me-109.   

Le Lt Jack McWilliams n’a pas réussi à réagir assez vite, le réservoir de carburant de son l’avion a explosé et brûlé alors que son Thunderbolt s’écrasait. Il n’a pas eu le temps de sauter en parachute. 

L’avion était tombé dans une zone marécageuse de la forêt de Hatten, à environ un demi-mile au sud de Kauffenheim, en Alsace. La zone était presque entièrement recouverte par les eaux marécageuses. Ce ne sera qu’en 1951 que l’avion et le corps du pilote seront retrouvés qu’en 1951.

De son coté, aux commandes de son appareil très sérieusement endommagé, le Lt William Lamb, tente de rejoindre sa base. Alors qu’il est sur le point d’y arriver, il  n’est plus qu’à quelques petits kilomètres lorsque son P-47 se met en vrille, le pilote ne parvient pas non plus à s’éjecter, l’avion s’écrase à Xaronval…

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Visite de l’Espace de Mémoire,

où sont conservées des pièces du P-47 de William LAMB

Une visite guidée par un autre Jonathan …
Cette pale d’hélice offerte, le 8 octobre 2011, il y a 14 ans, par Pierre Choffel à l’association. Un don à l’origine de toutes ces recherches ayant permis d’identifier un jeune pilote  de P-47 mort au combat à 20 ans,  il y a 80 ans, et qui désormais sera honoré à Xaronval.	incroyable… mais vrai ! 80 ans après leur disparition,  William Lamb et Jack McWilliams réunis…  sur la même page du livre d’or de l’Espace de Mémoire ! Coïncidence comme il y en a tant dans ce lieu de Mémoire, Jonathan a signé juste sous les signatures des deux nièces de Jack McWilliams, qui, accompagnées par Roger Keck étaient venues 11 mois auparavant…

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Arrêt à Xaronval,

c’est dans ce petit village Lorrain que s’est arrêté le chemin de William Lamb le 14 janvier 1945

A Xaronval, Jonathan et Michael sont accueillis par Cédric Menétrier, maire de la commune qui leur présente la plaque qui sera prochainement mise en place.

Jonathan rappelle les motivations de sa visite, une émotion partagée par tous… Dans l’assemblée, un auditeur particulièrement attentif,  Roland Bauer,  rentré de  l’hôpital 48 heures plus tôt, très heureux de pouvoir rencontrer ces visiteurs venus des Etats-Unis.

Témoin direct, René Couturieux n’avait que 9 ans lorsqu’il se rendit sur les lieux du crash du P-47 de William Lamb. « Il y avait une épaisse couche de neige… nous étions en sabot de bois… je me souviens de deux « immenses soldats noirs » arrivés les premiers pour assurer la sécurité de l’avion… les flammes montaient à 2 mètres de haut…. Puis ce sont les militaires américains de Tantonville qui sont intervenus… »

La plaque telle qu’elle sera prochainement mise en place. De très sérieux soucis de santé de Roland Bauer n’ont pas permis de le faire avant la visite de Jonathan et Michael. Merci à Benoît Howson pour l’aide apportée à la réalisation de ce projet. Benoît qui pour des raisons professionnelles ne pouvait être présent à cette rencontre.

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Dernière étape du pèlerinage, le cimetière américain de Dinozé

où repose William LAM

Jonathan et Michael sont accueillis par Cécile, guide et interprète, qui leur fera  visiter cet impressionnant site de mémoire et de recueillement.

Sur cette photo, à coté de la tombe du général Edmund Searby, général commandant l’artillerie de la 80ème Division d’infanterie US, tué au combat sur la butte de Mousson le 14 septembre 1944.

Une initiative très appréciée, que ces plaques mobiles qui permettent aux visiteurs de découvrir les visages et les parcours de ces hommes et femmes ! qui reposent ici.

Moment particulier pour Jonathan, un hommage à son ancienne voisine, cette « si gentille et si élégante personne ».

Recueillement devant la tombe de son fils unique, tombé pour notre Liberté. « Julia Lamb n’a jamais pu venir faire cela »…

Pour l’association, il  serait inconcevable de venir à Dinozé sans passer se recueillir sur la tombe de Bradley CLARK

A savoir : le parrainage des tombes avec l’ABMC

Une manière de ne pas oublier ceux qui sont morts pour nous.

Une mise au point importante : comme tenait à le souligner Cécile, il n’est pas nécessaire d’appartenir à une association particulière pour parrainer une tombe. Les parrainages « officiels » sont de la seule compétence de l’ABMC, organisation officielle américaine qui gère tous les cimetières militaires américains, à noter que ces parrainages sont gratuits.

George W BECKER

Richard H DANIELS

Jack W HAGGARD

Grace à Jonathan

William Lamb n’est pas oublié non plus dans sa ville natale de Chateaugay,

un « village » d’un peu plus de 2000 habitants,

situé dans le nord de l’Etat de New-York,

à moins de 6 kilomètres de la frontière canadienne,  le Québec…

Cette affiche, offerte par Jonathan Curtin, est installée dans les rues de Chateaugay

En souvenir de Julia Hutchins Lamb Hammond dite Judy Je me souviens très bien de la mère de William Lamb.  J’ai grandi dans un petit village au nord de l’état de New York.  Julia Hutchins Lamb Hammond dite Judy a été ma voisine.  Elle s’est mariée deux fois.  Le premier époux, Percy Lamb, qui était aussi le père de William s’est suicidé quand William avait un an.  Après cet évènement tragique, elle a commencé un emploi comme enseignante en musique à l’école à Chateaugay, New York.  Elle s’est mariée une deuxième fois à Smith Hammond, mais William a été son seul enfant.  Je me souviens que chaque année pendant la parade mémorielle pour les soldats des Etats-Unis, Judy était conduite dans la voiture réservée pour les mères titulaires de « l’étoile d’or ».  Ça signifie une mère qui a perdu un fils ou une fille soldat à cause de la guerre.  J’ai demandé à ma mère, pourquoi Madame Hammond est-elle dans cette voiture, et ma mère m’a répondu que son fils unique avait été tué pendant la guerre.  Cela m’a rendu très triste pour son fils mort et pour Judy notre voisine. Comme enseignante, elle était très appréciée et très aimée.  Tous les étudiants avaient beaucoup de respect pour cette dame si gentille et si élégante.  Une de ses étudiantes, Ann Burke, m’a écrit qu’elle se souvenait très bien de Judy avec son visage si triste quand elle parlait de son fils tué pendant la deuxième guerre mondiale. Pendant des années, Judy a été l’organiste de l’Église Presbytérienne à Chateaugay et directrice du chœur.  Toute la congrégation avait remarqué ses talents pour la musique religieuse. Mike et moi sommes venus ici à Xaronval en mémoire de William Lamb et aussi en mémoire de sa mère, ma très gentille et sympathique voisine Judy Hammond, qui a porté dans son cœur des évènements si tristes et tragiques. Nous prions pour eux. Jonathan CURTIN 13 septembre 2025