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28 février 1945 :
L’incroyable baraka du major Bill COLGAN,
du 525th Fighter Squadron


 Vidéo de Bill COLGAN

Le 23 février 1945, arrivant de Pise, après avoir le plein de carburant à Marignane, le 525th Fighter Squadron du 86th Fighter Group se pose sur l’aérodrome de Tantonville, sa nouvelle base, où il stationnera jusqu’au 17 avril.

24 février, l’ensemble du personnel du 525th F.S. a rejoint Tantonville, les hommes du rang logent sous des tentes, les officiers s’installent dans le petit hôtel de la commune. La météo empêche tout vol ce jour.

25 février : le 525th F.S. est engagé pour la première fois au dessus de l’Allemagne, deux missions, de 12 avions chacune, conduites par le Major Colgan et le Lt Moyle. Au cours de la seconde mission, deux avions sont abattus. Un pilote est tué, le second fait prisonnier.

26 février : pluie et neige empêchent tout vol.

27 février : La météo continue à clouer les avions au sol. Au quartier des officiers, le Major Colgan et plusieurs officiers passent tout l’après-midi et une partie de la nuit à faire de la peinture pour préparer la soirée du lendemain. Les murs et les chaises sont repeints en rouge et en blanc, les couleurs qui distinguent les P-47 du 86th F.G.

28 février : une légère amélioration du temps permet le décollage des avion. Deux missions de 8 avions chacune. Le Major Colgan dirige la première, (c’est sa 190ème mission de combat) une mission de bombardement d’installations ferroviaires et de trains de matériels militaires à l’Est de Zweibrucken. Alors qu’il est à une altitude d’environ 3500 - 4000 pieds, et qu’il se prépare à piquer vers l’objectif, le Major Colgan voit un éclair et entend une explosion du coté de son aile gauche. Avant qu’il ne puisse regarder les dégâts occasionnés par cette explosion, son avion est touché par un second obus de flak, un coup direct. Il en perd le contrôle, les commandes ne répondent plus. L’avion se met en vrille, il faut sauter avant qu’il ne touche le sol. La première explosion a endommagé une partie du poste de pilotage, une jambe est coincée entre le siège et le fuselage.. Il peine à se dégager, et a déjà un pied et une jambe au dehors lorsqu’il est violemment plaqué à nouveau sur son siège par la pression de l’avion en chute libre. La fin semble inévitable quand à 500 pieds du sol, sans aucune raison, sans aucune action du pilote, l’avion sort de sa vrille infernale, et se redresse. Bill Colgan reprend le manche, réussit à éviter le sol, reprend un peu d’altitude, et protégé par ses coéquipiers tente de rejoindre sa base. Arrivés au dessus des lignes alliées, les ailiers se rapprochent de son avion pour évaluer les dégâts. « chef, vous devriez voir dans quel état est votre avion » est la première phrase qu’il entend dans ses écouteurs. Les stabilisateurs verticaux et horizontaux sont endommagés, de même qu’une partie de la voilure, l’aile gauche est très abimée, le cockpit est criblé d’éclats d’obus, la queue de l’appareil est également endommagée. L’uniforme est déchiré au niveau de la jambe et du genou. Blessures superficielles conclut Bill Colgan.

Arrivé au terrain, le pilote comprend qu’il lui sera impossible de poser son avion. Il fait un premier passage, sous les yeux incrédules des hommes au sol lorsqu’ils découvrent l’état du P-47 ; Bill Colgan garde son sang froid , plaisante même avec la tour de contrôle, demande « préparez une jeep pour me prendre, je ne voudrais pas rater la party de ce soir ». Il prend un peu d’altitude, rassemble toutes ses forces, et cette fois-ci parvient à se dégager et à sauter, quelques secondes plus tard, l’avion touche le sol et prend feu.

Bill Colgan qui a horreur de la hauteur et qui a le vertige, découvre une sensation de bien être exceptionnel lors de sa courte descente en parachute.

Au sol c’est pas une, mais plusieurs jeeps et ambulances qui sont là pour l’accueillir et le prendre en charge.

Et ce ne sera pas avec les nurses du 240th General Hospital de Nancy venues pour la party de Tantonville qu’il passera la soirée, mais avec leurs collègues du même hôpital, en service ce soir là.

Après la guerre, Bill Colgan, poursuivra sa carrière militaire, qu’il terminera avec le grade de Colonel commandant la 326th Air Division à Hawaii.

Tantonville, « le quartier des officiers »

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TANTONVILLE, mars 1945

A eux 6 (*) , ils totalisent 1000 missions de guerre !


Photo prise sans aucun doute à Tantonville en mars 1945, où le 86th Fighter Group était stationné :
Bill COLGAN en est alors à sa 195ème mission, la photo est développée et tirée le 6 avril 1945, autorisée par la censure militaire le 3 mai 1945,alors que B. Welch est prisonnier de guerre depuis le 19 mars, et que W. Taylor a été tué le 20 mars)
Debout de gauche à droite :Major Willam B. COLGAN : 195 missions,  Lt Colonel George LEE, commandant le 86th F.G. : 245 missions,( le plus jeune colonel de l’Air Force à commander un Fighter Group, il trouvera la mort 10 ans plus tard (octobre 1954) dans l’accident d’un avion militaire qu’il ne pilotait pas ). Capt Walter C. TAYLOR : 119 missions, KIA 20/03/1945
Assis de gauche à droite : Capt. Jesse B. GORE  III : 126 misions, Capt Bushnell N. WELCH : 189 missions, POW 19/03/1945

(*) Le 6ème pilote le Major John R. DOLNY n’est pas sur la photo, il était souffrant lorsqu’elle fut prise)

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 Bill COLGAN dans son P-47 

au dessus du Rhin tout de suite après le 8 mai 1945

Vidéo sur le 86th Fighter Bomber Group - YouTube
Merci à Edouard Renière pour ce lien

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