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Stéphane Frédéric HESSEL
 né le 20 octobre 1917 à Berlin et mort le 27 février 2013, est un diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain et militant politique français.
Né allemand, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 8 ans. Naturalisé français en 1937, normalien, il rejoint les forces françaises libres en 1941 à Londres. Résistant, il est arrêté et déporté à Buchenwald puis à Dora, et ne doit la vie qu’à une substitution d’identité avec un prisonnier mort du typhus et à son évasion.
Il entre au Quai d’Orsay en 1945, et fait une partie de sa carrière diplomatique auprès des Nations unies (dont le siège est, à l'époque, installé en France, à Paris, au Palais de Chaillot), où il assiste comme témoin privilégié à la constitution de la charte des droits de l’homme et du citoyen. Homme de gauche et européen convaincu, il est ami de Pierre Mendès France et Michel Rocard.
Stéphane Hessel est connu du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, le problème des « sans-papiers » et le conflit israélo-palestinien, ainsi que pour son manifeste Indignez-vous !, paru en 2010, au succès international.





Les années de guerre  (SOURCE : WIKIPEDIA)

À l'automne de 1939, Stéphane Hessel est mobilisé et part faire ses classes à Saint-Maixent comme trois promotions de normaliens et, en mars 1940, il est affecté dans la Sarre. Envoyé au front, il assiste, sans avoir l'occasion de combattre, à la débâcle et, après une longue errance avec son unité, il dépose les armes à Saint-Dié et se retrouve dans le camp de prisonniers militaires de Bourbonne-les-Bains d'où il s'évade en compagnie du capitaine Segonne qui lui parle de l'appel du général de Gaulle. Il rejoint sa femme Vitia à Toulouse puis se rend à Marseille via Montpellier et Aziz. C'est là qu'il rencontre Varian Fry, qui est mandaté par Eleanor Roosevelt pour organiser, via le consulat des États-Unis, l'évasion de deux cents, qui seront finalement plus de deux mille, intellectuels en danger.
Plaque commémorative pour les exilés allemands et autrichiens de Sanary.
Franz Hessel, fuyant les persécutions nazies et revenu en France peu avant la Nuit de Cristal, est interné une première fois en septembre 1939 au camp deColombes en tant qu'Allemand. Libéré grâce à l'intervention de Gabrièle Picabia, il est à nouveau interné en mai 1940 avec son fils Ulrich au camp des Millesd'où il est libéré grâce aux démarche de sa femme. La famille se retrouve pour Noël à Sanary-sur-Mer, village de la Côte-d'Azur où sont réfugiés des intellectuels et artistes allemands depuis 1933. Mais, usé par les épreuves, Franz s'y éteint le 6 janvier 1941[  et Stéphane y assiste à l'enterrement, avec sa mère et son frère, en compagnie d'amis intellectuels et artistes exilés comme les peintres Erich Klossowski et Anton Räderscheidt, ou encore les écrivains Hans Siemsen et Alfred Kantorowicz.
Stéphane Hessel rejoint alors Londres en passant par Oran, puis Lisbonne où il retrouve Vitia sur le départ pour les États-Unis. À Londres, il rencontreChristian Fouchet, qu'il a connu à l'École alsacienne et qui le convainc d'entrer dans l'aviation. En juin 1941, il est élève navigateur et en mars 1942, il obtient son brevet. Cependant une rencontre avec Tony Mella le conduit à préférer un poste au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), comme agent de liaison avec l'état-major britannique, dans la section R. En novembre 1942, sa femme Vitia quitte les États-Unis pour le rejoindre.
En mars 1944, il est déposé à Saint-Amand-Montrond dans le cadre de la mission Gréco pour organiser la dispersion des émetteurs de la résistance. Dénoncé sous la torture par un compagnon de lutte, il est arrêté à Paris le 10 juillet et sous le supplice de la baignoire, il parle à son tour. Le 8 août, il est déporté, en même temps que trente-six autres agents secrets britanniques, français et belges, en train, à Buchenwald, où ils sont détenus au bloc 17. Seize d'entre eux sont pendus le 11 septembre, onze autres sont exécutés le 5 octobre. C'est alors que deux prisonniers, l'opposant allemand Eugène Kogon, et le résistant Alfred Balachowsky, qui avaient été affectés aux expériences médicales (essais cliniques de médicaments contre le typhus avec injections de l'agent pathogène), obtiennent la complicité du kapo Arthur Dietzsch et du médecin du camp pour opérer des substitutions entre des agents secrets condamnés à mort et des prisonniers morts du typhus. Trois prisonniers sont ainsi sauvés : Forest Yeo-Thomas, Harry Peulevé et Stéphane Hessel. Stéphane Hessel prend alors l'identité de Michel Boitel, mort du typhus le 20 octobre 1944. Il est transféré à Rottleberode dans le Harz comme comptable dans l'usine de trains d'atterrissage. En janvier 1945, après une tentative d'évasion ratée, il est transféré à Dora où il échappe de peu à la pendaison et où il est affecté au nettoyage du camp. L'avancée des armées américaines provoque, le 4 avril, le transfert du camp vers Bergen-Belsen. Dans le train en marche, il démonte deux lattes du plancher, glisse entre les bogies, rejoint les lignes américaines à Hanovre. C'est de son régiment américain qu'il est renvoyé à Paris où il arrive le 8 mai 1945.


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