Le comte Robert Jean Marie de La Rochefoucauld,
né le 16 septembre 1923 à Paris et mort le 8 mai 2012 àOuzouer-sur-Trézée, est un Résistant français de la Seconde Guerre mondiale. |
Biographie
Entrée dans la Résistance
Petit-fils d'Arthus de La Tour-Laudry, duc
de Maillé, et de Carmen
de Wendel, fils du comte Olivier de La Rochefoucauld, Robert de
La Rochefoucauld a 16 ans à l'invasion allemande de mai 1940. Il ne
supporte pas l'occupation de la France et se déclare ouvertement
gaulliste. Dénoncé à la Gestapo,
il est envoyé par ses parents se cacher à Paris où il décide à
18 ans de rejoindre le général
de Gaulle. Il arrive à Perpignan en
novembre 1942 et franchit la frontière espagnole grâce à une
filière de la Résistance. Arrêté par la police franquiste, il est
interné au camp
de Miranda. Il se fait passer pour Anglais et est remis à
l'ambassade britannique qui organise son évacuation. Arrivé
à Londres,
il veut s'engager dans les Forces
françaises libresmais est sollicité par deux aviateurs anglais
évadés avec lui de France, pour entrer dans la branche Action
duSpecial
Operations Executive (SOE). Reçu par de Gaulle à qui il
fait part de son dilemme, il est encouragé à choisir le SOE : même
allié avec le diable, c'est pour la France, allez-y[1].
Avec le SOE
Recruté dans la F Section du colonel Maurice
Buckmaster, Robert de La Rochefoucauld suit un long entraînement
qui mettra en valeur ses qualités de commando et lui sera très
utile par la suite. Il est parachuté en juillet 1943 dans le Morvan,
alors qu'il n'a pas encore 20 ans, pour entraîner un maquis et
saboter la centrale électrique d'Avallon qui
alimente aussi une usine travaillant pour l'armée allemande. La
centrale saute. En novembre, Robert de La Rochefoucauld est arrêté
par la Gestapo. Il est conduit en camion à Auxerre,
assis sur son cercueil, pour être exécuté. Arrivé dans la ville,
il saute en marche et fuit dans les rues sous les rafales. Profitant
de la distraction du chauffeur d'une personnalité allemande, il
s'empare de la voiture, portant le pavillon nazi, et arrive à gagner
la campagne. Il force un barrage sous le feu, abandonne la voiture et
arrive à Paris par le train. Il se rend à Amiens où
il est pris en mains par le réseau Zephir du SOE.
À Calais,
un sous-marin l'attend et le ramène en Angleterre.
En mai 1944, Robert de La Rochefoucauld est parachuté en Gironde pour faire sauter la poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles, gardée par les Allemands. Le maquis Bayard le fait embaucher comme ouvrier du chantier. La Rochefoucauld peut ainsi introduire ses explosifs un par un. La poudrière saute le 20 mai. La Rochefoucauld cherche à joindre à Bordeaux le chef régional du SOE, Aristide (Roger Landes)[2]. Il est arrêté par les Allemands et emprisonné pour interrogatoires au fort du Hâ. Simulant dans la nuit une crise d'épilepsie, il étrangle son gardien, dont il prend l'arme et l'uniforme, abat deux gardes en faction et peut de nouveau s'échapper. Il rejoint Aristide à Bordeaux puis poursuit la lutte au sein du réseau Charly.
Il continuera la guerre en Allemagne et restera ensuite dans l'armée, spécialisé dans les opérations de commando. Il formera ainsi des commandos pour l'Indochine et organisera des opérations parachutées dans leSinaï pendant l'expédition de Suez en 1956.
Le procès Papon
Robert de La Rochefoucaud témoigne en faveur de l'accusé au
procès de Maurice
Papon lors du procès de Bordeaux en février 1997. Il y
rapporte que Maurice Papon était à l'été 1944 un relais de la
Résistance.
Robert de La Rochefoucauld a laissé des mémoires de guerre. Il a été maire d'Ouzouer-sur-Trézée (Loiret) où il était exploitant forestier dans son domaine de Pont-Chevron. Il est mort à 88 ans et repose à Diors (Indre).
Mémoires
La liberté, c'est mon plaisir (1940-1946), 121 p., Perrin, Paris, 2002 (ISBN 2-262-01983-4)
Distinctions