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Jean Tranape,

Compagnon de la Libération
et
soldat à Bir Hakeim
C'est l'une des photos les plus connues de la France Libre: un jeune homme est félicité par le général de Gaulle qui lui a remis la Croix de la Libération. Jean Tranape, Compagnon de la Libération et l'un des derniers survivants du Bataillon du Pacifique, est décédé mardi (21 août 2012)  à l'âge de 93 ans.
Il y a quatre mois, comme le raconte Henri Weill, auteur d'un ouvrage sur les Compagnons de la Libération,
 Jean Tranape avait donné symboliquement ce célèbre cliché à la ville de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), où il résidait et s'est éteint mardi soir.
Jean Tranape avait témoigné en mai avec les derniers survivants de la bataille de Bir Hakeim, livrée dans le désert libyen il y a 70 ans. 3.700 Français Libres résistèrent du 27 mai au 11 juin 1942 à 32.000 soldats allemands et italiens du général Erwin Rommel, retardant l'offensive du "Renard du désert" vers l'Egypte.
Dans ce documentaire intitulé "Quand la France renaît", Jean Tranape, mince et droit comme un jeune homme, racontait avec simplicité et beaucoup d'humour ce premier grand fait d'armes de la France Libre.
Le ministre aux Anciens combattants, Kader Arif, a salué dans un communiqué le "parcours exemplaire" et "l'engagement d'exception" d'un homme qui "a contribué à rendre à la France sa dignité avant même qu'elle ne recouvre la liberté".
"La France porte aujourd'hui le deuil de ce compagnon de la Libération qui n'eut de cesse de mettre son courage, sa ténacité et son adresse au service de la liberté et de la démocratie", ajoute M. Arif.
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, évoquant sa "tristesse" et son "émotion", a également rendu hommage à ce résistant: "Je m'incline avec respect et gratitude devant la mémoire de Jean Tranape", écrit-il dans un communiqué.
Jean Tranape était né le 3 décembre 1918 en Nouvelle-Calédonie. Dessinateur aux Travaux publics de Nouméa, il fait son service militaire au Bataillon mixte d'infanterie coloniale (BMIC) où il est incorporé en janvier 1940.
Volontaire, il intègre, après le ralliement de Tahiti le 2 septembre 1940, le Bataillon du Pacifique, l'une des premières unités à rallier la France Libre.
Arrivé au Moyen-Orient en juillet 1941, il participe à tous les combats. En juin 1942, après Bir Hakeim où il est cité à l'ordre de l'armée, il est intégré au Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP), créé par la fusion des effectifs décimés à Bir Hakeim, du Bataillon du Pacifique et du 1er bataillon d'infanterie de marine.
Jean Tranape prend part ensuite aux campagnes de Libye, de Tripolitaine et de Tunisie. Le 12 mai 1944, il est blessé durant la campagne d'Italie par des éclats de grenade le 12 mai dans la région de Girofano, sur la route de Rome.
Le 30 juin 1944, il est décoré par le général de Gaulle de la Croix de la Libération au cours d'une prise d'armes en Italie. La photo deviendra l'une des plus emblématiques de la France Libre.
Débarqué en Provence en août, Jean Tranape prend part à la libération de Toulon au cours de laquelle il est de nouveau blessé par balle, le 21 août 1944.
Evacué en Afrique du Nord, il ne rejoindra son bataillon que le 26 décembre et terminera la guerre avec le grade de sergent-chef. Démobilisé en juillet 1946, Jean Tranape reprendra son métier de dessinateur industriel.
Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis 1958, Jean Tranape était commandeur de la Légion d'honneur et titulaire notamment de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 39/45 avec deux palmes.

source : Le Nouvel Observateur : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120822.AFP6402/deces-de-jean-tranape-compagnon-de-la-liberation-et-soldat-a-bir-hakeim.html


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