Hélie Denoix de Saint Marc
Déporté à
Buchenwald et «soldat perdu» condamné à dix ans de réclusion criminelle
après le putsch manqué d’Alger, Hélie Denoix de Saint Marc, décédé
lundi à l’âge de 91 ans, symbolisait les déchirements de la France de
la Résistance à la guerre d’Algérie.
«Je n’ai pas réussi dans la vie. Je ne suis pas un grand chanteur ou un grand industriel. Mais je crois avoir réussi ma vie», confiait-il en novembre 2011 à la veille de son élévation à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction de la République. Cassé par les rhumatismes, il se déplaçait avec difficulté mais ses yeux clairs gardaient toujours une lueur amusée. Né le 11 février 1922 dans une grande famille bordelaise maurassienne, il s’engage dès l’âge de 19 ans dans le réseau Jade-Amicol, réseau de résistance du Sud-Ouest, chargé du passage des aviateurs anglais abattus vers l’Espagne.Trahi, il est arrêté le 13 juillet 1943 à Perpignan. Déporté à Buchenwald puis à Langenstein, il est libéré d’extrême justesse, inconscient et squelettique dans le baraquement des mourants, parmi les 30 survivants d’un convoi de 1 000 déportés. |