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Colonel Demolins, Compagnon de la Libération
Bernard Demolins
Gaulliste fervent, Bernard Demolins, dernier Compagnon de la Libération survivant du 22e bataillon de marche nord-africain (BMNA), avec lequel il avait participé à de nombreux combats de la France libre, est décédé vendredi soir à Paris à l'âge de 93 ans. Il était l'un des derniers officiers survivants du 22 BMNA, qui a compté une dizaine de Compagnons de la Libération. Cette unité de l'armée d'Afrique qui inspira en partie le film Indigènes sorti en 2006.
Caporal-chef en 1939 dans un régiment de tirailleurs algériens, Bernard Demolins rallie la France libre à Londres dès le 21 juin 1940. Cet homme mince, au franc-parler mâtiné d'un humour très britannique, avait raconté à l'AFP comment il avait été reçu le 1er juillet 1940 par le général de Gaulle à Saint Stephen's House. Le chef de la France libre avait alors longuement expliqué en tête-à-tête à ce caporal-chef de 22 ans comment il allait gagner la guerre aux côtés des Anglais.
Et Bernard Demolins va participer à tous les combats de la France libre avec un très fort sentiment gaulliste qui ne le quittera jamais : opération manquée de Dakar en septembre, débarquement à Douala le 9 octobre 1940, campagne du Gabon, puis d'Érythrée contre les Italiens. Le 17 juin 1941, il est grièvement blessé au bras gauche lors des combats fratricides avec l'armée de Vichy près de Damas. Il perd définitivement l'usage de son bras, qu'il protégera désormais dans un manchon de laine.
"Un officier courageux toujours en première ligne"
Aspirant en mai 1942 au 1er bataillon de fusiliers marins (1er BFM) au moment de la bataille de Bir-Hakeim, il est affecté à sa demande, en octobre 1942, à la 22e compagnie nord-africaine (22e CNA). Il prend part à la bataille d'El Alamein avec cette unité qui deviendra le 22e BMNA avec la devise "Vae Victis". Sous-lieutenant en juin 1943, il participe à la campagne d'Italie à la tête de la section de mortiers de la compagnie lourde du 22e BMNA. Blessé de nouveau par des éclats d'obus, le 12 mai 1944, au Garigliano, il refuse de se faire évacuer et continue le combat. Bernard Demolins débarque le 17 août 1944 à Cavalaire en Provence pour participer à la campagne de France. Il combat lors des opérations de libération de Toulon, Lyon, Autun, Belfort, du Doubs et dans les Vosges.
Jean Jaboulay, sous-officier au 22e BMNA, a raconté dimanche qu'il se souvenait de Bernard Demolins comme d'un "officier courageux toujours en première ligne aux côtés de ses hommes" notamment lors des très durs combats dans les Vosges. Promu lieutenant en décembre 1944, Bernard Demolins se distingue de nouveau en Alsace, en janvier 1945, assurant temporairement le commandement d'une section de mitrailleuses lourdes dont le chef venait d'être tué et dont il ira chercher le corps sous le feu allemand.
Après la guerre, il quitte l'armée et travaille pour l'ONU avant de terminer sa vie active dans le secteur bancaire. Bernard Demolins était grand officier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 39-45 avec quatre citations.
Ses obsèques seront célébrées mardi à 11h aux Invalides où les honneurs militaires lui seront rendus. Il sera inhumé mercredi à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Après le décès du colonel Demolins, il ne reste plus que 29 Compagnons de la Libération en vie.
Site de l’Ordre des Compagnons de la Libération : http://www.
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