retour actualité Accueil Dossiers Liste des Noms de soldats liés aux plaques Articles E.R du 11 novembre Clin d'oeil
Dans
les coulisses d’une recherche :
1917
– 2013 ,
96
ans après,
la mémoire du 52ème Régiment
d’Infanterie Coloniale |
remonte
en surface à Velle-sur-Moselle
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un clic pour agrandir l'image
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1)
La découverte
En
mai dernier, Fabrice Bourguignon et sa famille emménagent dans
la maison qu’ils viennent de faire construire à
Velle-sur-Moselle. Comme c’est bien souvent le cas,
l’installation terminée, et avec les beaux jours qui
arrivent, il faut commencer à aménager le terrain
autour de la maison.
C’est
alors que Fabrice Bourguignon découvre un premier lot de
plaques fortement oxydées, reliées entre elles par un
fil de fer. Il en nettoie une, et va porter sa découverte en
mairie.
Un grand coup de chapeau à l’ «inventeur »
des plaques. Il aurait pu les jeter, les détruire, les donner,
voire même tenter de les vendre, et il n’en a rien fait.
Un coup de chapeau bien mérité à Fabrice Bourguignon
qui a permis de préserver ce témoignage exceptionnel
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Seconde
chance, Evelyne, le maire de Velle est membre de l’association.
Un appel, elle explique la trouvaille, parle d’un paquet de 40
à 50 plaques.
Questions :
« Est ce qu’il
serait possible de savoir ce que sont ces plaques ? Pourquoi
ont-elles été trouvées sur la commune ?
Que
peut-on, ou que doit on en faire ? »
la première plaque
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Quelques
jours plus tard, elle apporte la plaque déjà nettoyée
par Fabrice. La réponse est rapide : « c’est
une plaque d’identité française de la Première
Guerre Mondiale.
On
y trouve, au recto : le nom, le prénom du Poilu, sa
classe (année de naissance + 20 ans), au verso : le
bureau de recrutement, et le numéro matricule du soldat. »
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« Pourquoi,
ont-elles été trouvées sur la commune ? » :
Il faut tout d’abord toutes les nettoyer, voir si ces hommes
figurent dans le fichier des « Morts pour la France »,
à quelles unités ils appartenaient, etc…
« Qu’en
faire ? » On verra une fois qu’elles auront été
nettoyées et que l’on en saura un peu plus.
L’information
est communiquée au conseil municipal à la mi-juin, et
avec l’accord de l’inventeur, il est décidé
que ces plaques seront confiées à l’association.
L’été
passe, Evelyne tente en vain, à partir de quelques plaques, à
peu près lisibles, de retrouver des familles.7
2)
l’identification
Mi-septembre, Evelyne vient apporter les plaques. Lorsqu’ils les
verront, toujours dans leur jus, les chercheurs américains
du DPMO, seront intrigués et tout étonnés qu’une
telle découverte ait pu être faite 99 ans après
le début de la Première Guerre Mondiale.
Le
premier lot … il y a en réalité 125
plaques !
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après décapage
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Première
opération de nettoyage, (c’est à ce moment que
l’on se rend compte qu’il y en a en réalité
125 !)
les plaques sont trempées dans un bain de décapant
fait à partir d’une « recette de
grand-mère ». Le résultat est surprenant, il
suffit d’être patient, de les laisser tremper une nuit,
et elles sont décapées à plus de 90 % !
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Tonton,
et ses doigts d’or seront mis à contribution pour finir
le travail, et les faire briller !
Mais
avant de les lui passer pour les lustrer, il faut en faire une liste
et rentrer dans un fichier toutes les informations qu’elles
contiennent.
Ces
125 plaques livrent finalement 92 noms : 59 plaques en un seul
exemplaire, et 33 plaques en 2 exemplaires.
Contact
avec la mairie de Velle. Fabrice Bourguignon, en aurait-il trouvé
d’autres ? le deuxième exemplaire des 59 trouvées
seules ? Réponse : « Oui, oui, il en a
trouvé d’autres ! Il vient tout juste d’en
déposer un nouveau paquet, mais il y en a beaucoup moins cette
fois-ci »
Commence
alors un long travail de consultation de la base des « Morts
pour la France » mise en ligne par le Ministère de
la Défense.
Les
premiers noms n’y figurent pas, mais le troisième y est:
« Jean Aubinière, 2ème classe,
52ème Régiment d’Infanterie
Coloniale, mort à Beaulieu le 2 octobre 1917 ». Un
premier résultat.
Il
faut soumettre les 92 noms.
Au 27ème, il y a déjà
11 « Morts pour la France », tous appartenaient
au 52èmeRégiment d’Infanterie
Coloniale. Une indication !
Une
pause dans la consultation de la base … il faut essayer d’en
savoir plus sur ce 52ème R.I.C. …
Par
chance, l’historique, est disponible sur deux sites Internet.
Le 52ème R.I.C., constitué en juin
1915, se bat en Champagne (1915), dans la Somme (1916), dans l’Aisne
(1917).
Le
24 mai 1917, le régiment est transporté par camions
dans le secteur de Baccarat, Badonviller, Bertrichamps et Neufmaisons
… on se rapproche !
Le
24 août 1917, le régiment est relevé et part au
repos à Benney, cette fois-ci, on est tout près !!!
Mi-septembre,
il repart pour Verdun. A la mi-novembre 1918, partant en occupation
en Allemagne, le 52ème R.I.C. repasse en
Meurthe-et-Moselle : Uruffe, Crépey, Chavigny,
Champenoux.
Il
faut en savoir plus ! C’est alors la recherche dans les
Journaux de Marches et d’Opérations, eux aussi mis en
ligne par le Ministère de la Défense.
Cette
fois-ci, on y est :
Du 10 au 24 mai 1917 : le régiment est mis au repos à Benney avant de rejoindre le secteur de Baccarat, Badonviller.
information transmise par Roger Conrad, et confirmée par les JMO.
du
29 août au 17 septembre 1917 : le régiment est au
repos autour de Velle. Le 1er bataillon est à
Crevéchamps, le 2ème à Benney,
le 3ème à Tonnoy, les Compagnies
Sénégalaises de Mitrailleuses à Burthecourt.
On
est maintenant fixé sur les dates.
La
consultation de la liste du site « Mémoire des
Hommes » se poursuit.
Le
25 octobre, lors de l’AG du GL 42, Evelyne remet le second lot
de plaques. Il y en a 43. Le soir même, elles trempent, dans un
bain de décapant « maison ». |
Le
second lot de 43 plaques
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Les
outils de Tonton
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Le
lendemain, la base est actualisée. Elle contient maintenant
168 plaques et 129 noms, 39 plaques sont en double exemplaire.
La
liste est en pièce jointe en format PDF.
Tous
les noms ont maintenant été vérifiés dans
la base des « Morts pour la France » du
Ministère de la Défense. 33 noms (tous appartenant au
52ème R.I.C.) y ont été
retrouvés, dont, la majorité tombés dans la
Somme en octobre 1916 ou dans l’Aisne en avril 1917, soit
bien avant que le régiment ne vienne au repos à
Benney. On peut donc en conclure que ces plaques n’ont
jamais été distribuées.
Un
seul Lorrain, le sous-lieutenant
Jules JEANVOINE
Né
à Plombières le 20 décembre 1884
Tombé
dans la Somme le 14 octobre 1916
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Jules
ROUET
Né
à Marseille le 29 novembre 1893
Mort
à Badonviller le 16 juin 1917 |
3)
Images de Velle en 1917
4)
et maintenant ?
2014
marquera le 100ème anniversaire du début
de la Première Guerre Mondiale. Comme toutes les associations,
nous pensions marquer l’évènement, en consacrant
une vitrine à la « Grande guerre ». Mais
bien entendu, l’essentiel de l’exposition que nous
présenterons l’année prochaine sera consacrée
au 70èmeanniversaire de la Libération
1944-2014.
Compte
tenu de cette découverte, pour le moins exceptionnelle, et
comme cela l’a été annoncé lors de
l’assemblée générale de l’association,
notre projet 1914 pour 2014, va consister à demander aux
Archives départementales, des départements dont étaient
originaires ces hommes, copies des fiches matricules pour chacun des
noms retrouvés.
Avec
celles-ci, nous essayerons de retrouver des familles. Et, Fabrice
Bourguignon ayant donné son accord, si nous arrivons à
retrouver des descendants directs de ceux dont nous avons les plaques
en double, nous proposerons de leur offrir le second exemplaire de la
plaque, ainsi que la copie de la fiche matricule correspondante.
Et,
dans l’immédiat, afin de marquer le 95ème anniversaire
de l’Armistice de 1918, Evelyne, maire de Velle a informé
les habitants, et anciens combattants de sa commune et des communes
voisines, de la découverte de ces plaques, et leur a proposé
de venir les voir à l’Espace de Mémoire le 11
novembre à partir de 15h00.
L’inscription
est obligatoire, les réponses doivent être données
en mairie de Velle pour le 8 novembre délai de rigueur.
Deux
nouvelles plaques, dont une illisible, ont été
retrouvées jeudi 31 octobre !
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1er novembre
2013
Toutes
les plaques sont maintenant classées dans des pochettes
spéciales
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5)
pour en savoir plus sur le 52ème Régiment
d’Infanterie Coloniale