Exposition 2014 : |
Un grand MERCI à Bertrand Hugot qui vient de prêter à l’Espace
de Mémoire pour la saison 2014, un morceau de pale d’hélice de
Spitfire, sur lequel figurent les signatures d’un certain nombre de
pilotes et de personnels du Squadron 340 de la RAF : le Groupe
de chasse "Ile de France".
Le 20 octobre 1941, le général de
Gaulle, qui avait le projet de former un groupe de chasse
français en Angleterre, signe le décret portant création du
premier groupe intégré au sein de la Royal Air Force (RAF)
sous le nom de Squadron 340. Ses effectifs regroupent
des pilotes et des mécaniciens des Forces aériennes françaises
libres (FAFL) et des Forces navales françaises libres (FNFL).
(Source : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_unite/idf.html)
Le morceau de la pale provient d'un avion accidenté entre mars et octobre 1943. A cette époque le groupe de chasse Ile de France est stationné à Drem (Ecosse)
Parmi les signatures, on note en particulier celles de :
Jean Fournier – Compagnon de la Libération
Source : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/359.html
Jean Fournier est né le 21 mai 1917 à Annecy (Haute-Savoie)
où son père est commerçant. Elève au collège de Villefranche
dans le Rhône, il poursuit ses études au lycée Henri IV à
Paris.
Licencié ès-lettres, professeur, il est mobilisé en
septembre 1939 dans l’infanterie. Il demande à être affecté à
une école d'observateurs de l'Armée de l'Air et, en janvier
1940, passe au Bataillon de l’air 106 à Bordeaux.
Envoyé au Maroc, à l’école des observateurs de Rabat en avril 1940, il est breveté observateur en avion en août 1940 avant d’être démobilisé sans avoir pu combattre.L’aspirant de réserve Jean Fournier se fait désigner au lycée français de Tanger d'où il rejoint immédiatement Gibraltar puis l'Angleterre le 27 octobre 1940. Jean Fournier
La Royal Air Force l'accepte dans ses rangs
comme élève-pilote et il s'y montre très rapidement l'un des plus
fins pilotes de chasse.
Breveté pilote fin août 1941, il passe brièvement aux 17 et 132
Squadron, avant d’être affecté en novembre 1941 au 340
Squadron(Groupe Ile-de-France) comme sous-lieutenant. Il
révèle à ses chefs et à ses camarades de rares qualités de cœur
et d'esprit qui le désignent très vite pour des commandements
d'unités.
Le commandant du groupe, le capitaine Reilhac,
qui a succédé à Jacques-Henri
Schloesing, est à son tour porté disparu en opérations le 14
mars 1943. Il est remplacé par le capitaine - immédiatement promu
commandant - Jean Fournier qui emmène, quelques jours plus tard, le
squadron à Turnhouse, pour une période de repos. Le groupe se
déploie à Drem, où il assure la couverture du secteur
Glasgow-Edimbourg.
Les missions de guerre se succèdent dans le cadre du plan général
de préparation au débarquement, qui a pour but d'affaiblir le
potentiel de combat de l'ennemi par le harcèlement et la destruction
de ses voies de communication, de ses défenses fixes et de ses
installations portuaires. Déployé à Merston, le groupe "Ile
de France" effectue sans relâche des missions d'escorte,
d'attaque des sites de lancement de V1 et des voies de communication.
Le débarquement est imminent, les "bandes d'invasion"
blanches et noires sont peintes sur les ailes et le fuselage
des Spitfire. Dès l'aube du 6 juin 1944, le groupe,
sous les ordres de Jean Fournier, participe à la couverture du
débarquement sur les plages normandes. Le 13,
des Spitfire du squadron se
posent enfin sur le sol français, à Sainte-Croix. Le 19 août, le
groupe s'installe à Sommervieu, près de Bayeux. Les alliés ayant
acquis la maîtrise du ciel, les missions du 340
Squadron s'orientent vers l'appui des troupes alliées en
Belgique et en Hollande.
Jean Fournier quitte le commandement du groupe en novembre 1944 et
part en repos après trois années ininterrompues de combat, 274
missions de guerre une victoire aérienne homologuée et une
probable.
Olivier Massart – Compagnon de la Libération
Source : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/658.html
Olivier Massart est né le 31 octobre 1919 à Bordeaux.
Il fait ses études au lycée de Bordeaux puis à celui
d'Arcachon.
Passionné d'aviation, il travaille comme ouvrier aux docks
pour couvrir les frais de ses cours de pilotage, puis s'engage
dans l'aviation en octobre 1939.
Il est affecté à l'Ecole auxiliaire à Agen puis à l'Ecole
principale d'Avord en mars 1940 avec le grade de caporal-chef.
Au moment de la débâcle , il suit la retraite de son unité
jusqu'aux Pyrénées et, avec une quinzaine de camarades, décide
de rejoindre l'Afrique du Nord où, pensent-ils, la guerre va se
poursuivre. Le 18 juin il embarque à Bayonne avec des camarades
de l'école d'Avord sur un bateau norvégien,Le Talberg,
gagnant le Maroc.
Olivier Massart
Finalement, de Casablanca, le petit groupe réalise que l'Afrique
du Nord suivra l'armistice et embarque donc à nouveau, le 30 juin
vers Gibraltar et, de là, sur un bâtiment, l'Anadyr,
évacuant des troupes polonaises vers l'Angleterre. Les élèves
pilotes parviennent en Grande-Bretagne, à Greenock en Ecosse, le 20
juillet 1940.
Envoyé à la French and Belgian Flying Training
School d'Odiham, Olivier Massart parfait son entraînement,
sur Simoun, sur Miles Magister puis sur Miles
Master et sur Hurricane d'août 1940 à juin 1941.
Début juillet, il obtient son brevet de pilote de la RAF,
sortant parmi les premiers de la 5 STFS. En juillet et août
1941, le sergent Massart achève avec succès sa formation à
l'Operationnal Training Unit n° 52 et est promu au grade de
sous-lieutenant.
Affecté le 3 septembre à une escadrille anglaise, au Squadron
253, Olivier Massart est affecté deux mois plus tard, au moment
de sa création, au Groupe
de chasse "Ile-de-France" (Squadron 340) des
Forces aériennes françaises libres.
Avec l'escadrille "Paris", à Turnhouse, sous le
commandement du capitaine Duperier,
il commence ses vols opérationnels sur Hurricaneet Spitfire en
novembre et décembre 1941.
En janvier 1942 le groupe, sous les ordres du capitaine de
corvette Philippe
de Scitivaux, fait mouvement sur la base d'Ayr où il est
maintenu en état d'alerte perpétuel. C'est là qu'il reçoit, le 12
février 1942 la visite du général de
Gaulle avant d'être déplacé sur la base de West Hampnett
en avril où il rejoint le Squadron 129 de la RAF avec
lequel il forme le Wing de Tangmere.
Durant toute l'année 1942 l'Ile-de-France multiplie les missions
et Olivier Massart se distingue par ses qualités et sa volonté de
servir. Il participe notamment, en août 1942, au raid allié sur
Dieppe, au cours duquel il endommage un bombardier ennemi, avant de
s'installer avec son unité sur le terrain de Biggin Hill, en
septembre et de recevoir ses galons de lieutenant.
Le 13 février 1943 il abat un FW 190 avant
d'être promu capitaine.
Il prend, en avril 1943, les commandes de l'escadrille A du groupe
dont il avait vu la naissance et assure la protection des convois
maritimes alliés, le recueil de bombardiers lors de leur retour de
mission et l'escorte d'avions transportant des personnalités
importantes. Enfin, à plusieurs reprises, les appareils du capitaine
Massart sont chargés de l'interception des vols de reconnaissance
adverses.
En septembre, le GC Ile-de-France, basé à Drem depuis mai 1943,
s'installe en Cornouailles et constitue avec le GC
Alsace le Wing de Perranporth. Le Groupe opère
alors à la fois des raids sur la Bretagne et des missions de
protection de bombardiers et de convois maritimes.
En avril 1944 le Groupe de chasse s'installe à Llandbr, dans le
Pays de Galles et le 6 juin 1944, dans le cadre des opérations du
débarquement en Normandie, il effectue, sur Spitfire IX,
plusieurs missions de couvertures des têtes de pont britanniques. Le
12 juin il abat un second FW 190.
En août 1944, c'est depuis la région de Bayeux qu'opère le
Groupe Ile-de-France. A la tête de l'escadrille "Paris",
le capitaine Massart mène des missions d'attaque au sol contre les
forces ennemies en retraite, qu'il suit jusqu'en Belgique et aux Pays
Bas. De retour en Grande Bretagne, le groupe assure durant quelques
semaines l'escorte des bombardiers alliés sur l'Allemagne.
En décembre 1944, Olivier Massart prend le commandement du Groupe
de chasse Ile-de-France en remplacement du commandantJean
Fournier.
Le 13 mars 1945 son spitfire est abattu au-dessus de
l'allemagne et, fait prisonnier, il est détenu au Stalag Luft
de Barth en Poméranie jusqu'au 13 mai 1945.
Au total, Olivier Massart a effectué 283 missions de guerre
totalisant 395 heures de vol. Il a remporté 2 victoires aériennes
homologuées et détruit au sol de nombreux véhicules ennemis,
camions, péniches et locomotives.
Marcel
BOISOT http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=56382
Pierre LEPLANG - MPF
http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=81026
Jean REVEILHAC
Sur le second coté :
Robert Gouby – Compagnon de la
Libération
Source : http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/413.html
Robert Gouby est né le 29 octobre 1919 à Vernois-sur-Mance en
Haute-Saône.
Fils de commerçants, il entre en apprentissage à l'âge de 14
ans chez un pâtissier à Bourbonne-les-Bains en Haute-Marne.
En 1935, il est apprenti cuisinier. Passionné par l'aviation,
il passe son premier brevet de pilotage après la création de
l'aviation populaire en novembre 1937.
Il s'engage en mai 1938, pour 3 ans, dans l'armée de l'Air.
En juillet il est envoyé à Beyrouth puis à Rayack au Liban
au 139e Bataillon de l'Air ; après sept mois passés au Levant,
ayant réussit le concours de l'Ecole de formation des
sous-officiers navigants d'Istres, il est nommé mitrailleur au
124e Bataillon de l'Air à Cazaux en Gironde en avril 1939.
Robert Gouby
En septembre 1939, Robert Gouby est à l'Ecole de pilotage de
Bourges où il obtient son brevet de pilote militaire en décembre.
Envoyé, quelque temps plus tard, au camp d'aviation d'Avord dans le
Cher, il est promu caporal-chef puis bientôt sergent en février
1940. En mai, après le bombardement du camp d'Avord, il se replie
avec son unité à La Jarne près de la Rochelle.
Au moment de la débâcle, il suit la retraite de son unité
jusqu’aux Pyrénées et, avec une quinzaine de camarades, décide
de rejoindre l’Afrique du Nord où, pensent-ils, la guerre va se
poursuivre.
Apprenant que l'armistice va être signé, il embarque le 21 juin
1940, avec ses camarades de l'école d'Avord, sur un bateau
norvégien, Le Talberg, gagnant le Maroc depuis
Bayonne. Finalement, de Casablanca, le petit groupe réalise que
l'Afrique du Nord suivra l'armistice et embarque donc à nouveau, sur
un bâtiment, l'Anadyr, évacuant des troupes
polonaises vers l'Angleterre.
Après une halte à Gibraltar, les élèves pilotes parviennent en
Grande-Bretagne à la mi-juillet 1940. A son arrivée, Robert Gouby
arrive à la base aérienne de Saint-Athan et s'engage dans les
Forces aériennes françaises libres.
Dès le 3 août, il entre à l'Ecole d'Odiham qu'il est obligé de
quitter pendant trois semaines en raison d'une altercation avec un
sous-lieutenant. De retour à Odiham, il suit l'entraînement d'un
élève pilote de la RAF et termine sa formation
avec la mention "exceptionnel".
En juin 1941 il rejoint le Service Flying Training School
n° 2 (SFTS n° 2) puis, en août, le SFTS n°
5 comme pilote. Robert Gouby parachève enfin son
entraînement à l'Operationnal Training Unit n° 57 de
décembre 1941 à mars 1942.
Il est ensuite affecté comme pilote de chasse au 54
Squadron puis, en mai 1942, au 164 Squadron.
En juillet 1942, il est nommé adjudant avant d'être muté
au Groupe
de chasse "Ile de France" (340 Squadron)
le 9 septembre 1942. Il enchaîne dès lors les vols de chasse
en territoire occupé et en Manche. A partir de novembre 1942, date
de sa première citation à l'ordre de l'armée de l'Air, il accumule
les victoires en combat aérien.
En décembre 1942, il est promu aspirant et est à nouveau cité
pour ses "qualités d'adresse, de décision et de
sang-froid". Le 20 janvier 1943, il abat deux FW
190 et en abat probablement un troisième.
Sous-lieutenant en février 1943, il est cité le jour même à
l'ordre des Forces françaises libres pour avoir poursuivi
jusqu'au-dessus de la Manche des chasseurs allemands en incursion sur
le territoire anglais et avoir abattu l'un d'entre eux puis un second
en rentrant à la base.
Promu lieutenant en mars 1943, Robert Gouby quitte le groupe «
Ile de France » pour le 165 Squadron en octobre
1943 ; il a alors a son palmarès 7 FW 190 détruits,
1 probable et deux endommagés.
Le 26 novembre 1943, il descend un FW 190 et en endommage un autre
dans la région de Cherbourg.
En mars 1944, il rejoint les rangs du 611 Squadron de
la RAF.
Le 14 août vers 15h30, alors qu'il attaque en rase-motte un
convoi allemand aux commandes de son Spitfire au-dessus
de Vilbert en Seine-et-Marne, il heurte de l'aile un arbre et
s'écrase au sol un kilomètre plus loin. Tué sur le coup, le
lieutenant Gouby est identifié par des habitants accourus sur les
lieux qui recueillent ses papiers. Son corps, emporté par les
Allemands qui le considère comme un aviateur anglais inconnu, est
inhumé au cimetière de Coulommiers le 17 août.
Identifié en octobre 1944 par les services américains, le corps
de Robert Gouby est réinhumé au cimetière américain de Solers
(Seine-et-Marne). Le 22 janvier 1945, une nouvelle exhumation a lieu
et la dépouille de Robert Gouby est transférée au cimetière de
Villeneuve-Saint-Georges et inhumé à nouveau. Le corps du
lieutenant Gouby a été définitivement inhumé le 21 juillet 1954
au cimetière de Bourbonne-les-Bains.
• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon
de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix
de Guerre 39/45 (8 citations)
• Médaille de la
Résistance avec rosette
• Distinguished Flying Cross
(GB)
• Mention in a Despatch (GB)
Christian CHAPMAN (en
bas)
http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=60464
Enfin, Bertrand rappelle que René HUIN, pilote des FAFL,
né à Selaincourt, Mort pour la France le 26 août 1944, dont le
souvenir,(comme celui de Pierre MAGROT) est honoré par
Christian PARDIEU, dans une des vitrines de l’Espace de Mémoire,
avait rejoint le Squadron 340 le 13 mars 1943.
Encore merci à Bertrand pour le prêt de ce témoignage exceptionnel !