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   Les obus du Général MICHAUX  

 

 

Ce don date de l’été dernier.

 

Deux obus offerts il y a quelques années par la famille du général Michaux à Claudine et Paul Grosjean.

Décédé en novembre 2015, Paul était le président de l’association « Histoire et Patrimoine de nos villages ». Son épouse Claudine, a pris la relève, et préside maintenant cette association dont les buts sont les recherches, la communication et la préservation de l’histoire et du patrimoine local, des villages de Germonville, Bralleville, Jevoncourt, Xirocourt, Vaudigny, Vaudeville et Affracourt.

 

Claudine, également membre de l’association, a souhaité en faire don à l’Espace de Mémoire. Des obus originaux qui suscitaient la curiosité, et qui sont aussi l’occasion de présenter une figure de Xirocourt, un enfant du village ayant gravi tous les échelons de la hiérarchie militaire, entré comme simple soldat dans l’artillerie en 1868 et nommé général en 1911, blessé pendant la guerre de 1870, rappelé à l’activité en 1914 dans le secteur de Toul, atteint par la limite d’âge en 1916…

 

Des obus qui méritaient d’être identifiés, et surtout un homme et un parcours qui mérite d’être présentés :

 


                                                                                               



Obus « à tenons » français de 1870


                Dans une vitrine du musée de Gravelotte

Claudine GROSJEAN,

présidente de l’association Histoire et Patrimoine de nos Villages, chez elle à Vaudeville,

à l’origine de ce dossier


 

Charles-Auguste Michaux est né à Xirocourt le 1er août 1851,

il fréquente l’école du village,

 

-      octobre 1866, il rentre collège d’Epinal

-      En admiration devant son oncle François-Xavier Beauregard, il ne pense qu’à entrer dans l’armée.

-      le 3 décembre 1868, contracte un engagement de 5 ans 1er Régiment d’artillerie à Metz

-      septembre 1869, nommé brigadier

-      avril 1870, promu maréchal des logis

-      juillet 1870 la guerre !

-      14 août 1870, baptême du feu à Borny,

-      16 août bataille de Gravelotte

-      blessé le 1er septembre

-      25 septembre 1870, se voit décerner la Médaille Militaire, il n’a que 19 ans

-      26 octobre 1870, capitulation de Metz

-      29 octobre : prisonnier, A Boulay, grâce à une cantinière il s’évade, rejoint Metz, puis Nancy et enfin Gripport. De là, termine son périple à pied jusqu’à  Xirocourt.

-      le 28 avril 1871, rejoint Bourges où son régiment est en train de se reformer

-      admis à l’école d’artillerie, il en sort sous-lieutenant en 1874.

-      il séjournera en garnison à Vincennes durant 20 ans

-      octobre 1875, il fera un passage par Saumur, et aura Foch comme camarade de promotion

        Il est promu lieutenant et rejoint son 13ème régiment d’artillerie à Vincennes

-      novembre 1890, il est fait chevalier de la Légion d’honneur.

-      1897, il est nommé chef d’escadron, et est affecté au 33ème régiment d’artillerie à Poitiers

-      1898, est nommé à la direction de l’artillerie du secteur fortifié de Commercy

-      1899, est nommé à la direction de l’artillerie du secteur fortifié de Nancy

-      1902-1904 séjour à Fontainebleau

-      1904, retour à Poitiers, direction de l’artillerie puis au 33ème régiment d’artillerie

-      1907, il est à Dijon, promu colonel, directeur de l’artillerie

-      puis il quitte Dijon pour Tarbes, où il commande le 14ème régiment d’artillerie

-      mars 1911, il est nommé général de Brigade, commandant de l’artillerie du 18ème corps d’armée.

-      le 15 février 1913, c’est l’adieu aux Armes, c’est sur le quai de la gare de Tarbes que les officiers de la garnison  viennent saluer leur général.


-      en janvier 1914, place Carnot à Nancy, c’est son camarade de promotion à Saumur, le général Foch qui commande le 20ème corps et qui lui remet la cravate de commandeur de la Légion d’honneur.





-      Août 1914 la guerre !

rappelé à l’activité, affecté dans le secteur de Toul

-      1916, touché par la limite d’âge, il rentre dans ses foyers.

-      5 août 1928, il s’éteint à son domicile à Xirocourt  


A partir de 1875, et jusqu’à son décès, Auguste Michaux tiendra son journal quotidien, un témoignage constitué de 127 volumes !

Journal qui permettra à France Marchal-Michaux, l’une de ses fille, de rédiger l’article publié il y a quelques années dans le bulletin municipal de Xirocourt.

 


Une famille de militaires : impossible de terminer cette présentation sans évoquer la mémoire de deux neveu et cousin du général Michaux :

 

-      Son neveu, Claude BEAUREGARD : né le 11 août 1898, engagé volontaire le 30 octobre 1915, il n’a que 17 ans, passe dans l’aviation le 11 août 1916, pilote de chasse SPA 69 1916-1920, puis pilote de transport aérien, pilote de l’aéropostale, tombé aux commandes de son avion Fokker de la compagnie Air Orient le 7 juin 1931, lors d’un vol au départ de Saigon.

-      Son cousin, le commandant Emile DUSSAUX : né le 12 janvier 1870 à Moriviller, après le décès de son père en 1880, sera élevé à Xirocourt, par son oncle le commandant Beauregard. Après des études au lycée Poincaré à Nancy, rentre à Saint Cyr en 1890.

Participe à plusieurs campagnes en Afrique et au Tonkin.

Nommé commandant en mars 1913, il part pour le front dès le début de la guerre, tombe à la tête de son régiment, le 6ème Régiment d(‘Infanterie Coloniale, le 3 septembre 1914 : « d’une bravoure téméraire et d’une énergie sauvage, a magnifiquement contre-attaqué le 20 août au col de Saint Léon ; s’est particulièrement distingué le 24 août à Gélacourt, puis, le 26 août au combat de Saint-Benoît, et enfin aux combats de la Chipotte, du 31 août au 3 septembre, date à laquelle il a été tué à la tête de son bataillon. »




 

A noter enfin que les obus impressionnants qui encadrent la chapelle Notre-Dame de Pitié de Xirocourt viennent également de la propriété du général Michaux.

 

Un très grand merci à Claudine Grosjean, pour le don de ces obus, et pour le prêt (de longue durée…) de son imposant dossier, contenant une riche et abondante documentation, ayant permis de rédiger ce dossier.

 

 

 

Et pour conclure en cette période très agitée…

on ne résiste pas à la malice de partager cette citation de circonstance pour l’auguste artilleur :

 

 « La propagande est le contraire de l'artillerie : plus elle est lourde, moins elle porte. »

 

Jean Giraudoux, est un écrivain né le 29 octobre 1882 à Bellac en Haute-Vienne.




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