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   11 novembre 1944 - 11 novembre 2022  

 

Mobilisation générale

pour sauver le Monument aux Morts

 de Vézelise

 

Le 4 octobre dernier, le conseil municipal de Vézelise a voté le déplacement du Monument aux Morts de la commune depuis la place de l'Hôtel de Ville vers la partie sud du parc accueillant la future maison de santé.

Projet présenté lors de la réunion publique organisée par la mairie qui s’est tenue le 9 novembre.


Cette information a aussitôt entrainé une réaction d’indignation de la part de nombreux de Vézelisiens, membres ou non de plusieurs de nos associations : Grenier des Halles, Amis de Vézelise et Espace de Mémoire Lorraine 1939-1945.


Très vite, ils ont décidés de s’organiser en collectif pour défendre notre monument en rappelant son histoire à tous.

Au moment où la guerre est à nouveau en Europe, où des bruits de bottes se font entendre un peu partout dans le monde, cette décision nous apparait comme complètement inconcevable.

Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de la lettre ouverte destinée aux habitants de Vézelise et du Saintois.

N’hésitez pas à la diffuser auprès de tous vos contacts et de leur demander de la signer.

 

Respect pour les Vézelisiens Morts pour la France !

et pour que nous soyons libres aujourd’hui !



Il y a 78 ans exactement il symbolisait le retour à la Liberté après 4 ans d’occupation…

Aujourd’hui il est menacé, mobilisons nous pour le sauver !!!





Lettre ouverte aux habitants de Vézelise et du Saintois

Madame, Monsieur,

Le 4 octobre dernier, le conseil municipal de Vézelise a voté le déplacement du Monument aux Morts de la commune depuis la place de l'Hôtel de Ville vers la partie sud du parc accueillant la future maison pluridisciplinaire de santé.

Ensuite, ce projet a été présenté lors de la réunion publique organisée par la mairie qui s’est tenue le 9 novembre.


Cette information a aussitôt entrainé une réaction d’indignation de la part de nombreux de nos concitoyens, membres ou non de plusieurs de nos associations : Grenier des Halles, Amis de Vézelise et Espace de Mémoire Lorraine 1939-1945.

Très vite, nous avons envisagé de nous organiser en collectif pour défendre notre monument en rappelant son histoire à tous les citoyens.

Au moment où la guerre est à nouveau en Europe, où des bruits de bottes se font entendre un peu partout dans le monde, cette décision nous apparait comme complètement inconcevable.

Vézelise, chef lieu de canton, peut s’enorgueillir d’une longue et riche histoire architecturale et patriotique. Son patrimoine impressionnant en est le témoin et nous devons en être les garants.

Commune de l’Est de la France, notre petite ville a été particulièrement exposée lors des conflits meurtriers de 1870, 1914-1918 et 1939-1945.

Le monument du Souvenir Français (dit aussi monument des Canons) est érigé en 1908 en mémoire du sacrifice de 47 enfants du canton tombés au champ d’honneur en 1870 pour défendre leur pays. Il rappelle également le souvenir des 83 soldats de la Grande Armée morts du typhus à Vézelise en 1813.


En 1914, une nouvelle fois, la guerre est déclarée. La « Grande Guerre », qui durant quatre ans, fait des ravages coûte la vie à 70 enfants de Vézelise. Pendant toute la durée de la guerre, la commune va accueillir des unités françaises en partance pour le front ou mises au repos, ainsi que des unités britanniques à partir de 1918.

Il faut attendre 1919 et 1920 pour que les hommes rentrent dans leurs foyers et retrouvent leurs familles. Mais ce sont 70 fils, maris, pères et fiancés qui manquent à l’appel.

Partageant la douleur des familles éprouvées, début 1921, Louis Moreau, maire, organisait une réunion exceptionnelle pour exposer aux Vézelisiens, un projet de monument à la mémoire des poilus  morts  pendant et des suites de la guerre. La municipalité était de tendances politiques diverses, mais il y eut unanimité  en ce qui concernait la décision de le faire.

Un comité  consulta plusieurs  sculpteurs et fondeurs spécialisés et, en 1923, deux projets furent retenus. 

Toute la population fut alors appelée à choisir le monument et l’emplacement, en fonction du projet. Le premier, une statue en métal style bronze, d’une allégorie féminine  représentant  la France, portant un soldat mourant dans ses bras ; le second, en pierre représentait un  soldat, bras ouverts, prenant symboliquement sous sa protection les pauvres soldats disparus.

Le choix se fit sur le monument en pierre, œuvre réalisée par l’architecte Charbonnier et par le sculpteur Bachelet, l’emplacement  fut choisi, devant l’école, face à la grande place, face aux halles.


Plus de mille personnes assistèrent à l’inauguration du monument le dimanche 15 juin 1924.

Dans son allocution, évoquant l’avenir, Louis Moreau déclarait :

« cette ferveur de notre souvenir qui ne s’éteindra pas tant que nous vivrons, nous avons aussi voulu l’affirmer, la continuer après nous-mêmes dans le cœur et l’esprit des jeunes gens et des enfants qui prendront notre place et dans les générations à venir, celles-ci, devant ce monument, sauront en quelle vénération nous tenions nos frères morts pour la France dans une guerre dont elles n’auront vécu, ni les angoisses ni les dangers de toute sorte et qu’elles connaitront par l’histoire seulement.

Nul de nous, ni de ceux à venir ne pourra passer sur cette place sans que ce monument avec sa longue liste de morts ne lui rappelle de quelle formidable rançon nous avons payé le prix de la victoire… »


Le 15 juin 1940, 16 ans jour pour jour après cette journée mémorable, les premières bombes allemandes tombent sur le centre de Vézelise et les halles. Plusieurs bâtiments sont touchés. On déplore un militaire tué.

Trois jours plus tard, le 18 juin, jour de l’appel du Général de Gaulle, Vézelise est meurtrie et défigurée par un second bombardement allemand qui celui-là coûte la vie à 45 personnes, civils, femmes, enfants (dont 7 vézelisiens), réfugiés ou militaires…

Les troupes allemandes arrivent dans la cité dévastée le 20 juin.

La longue occupation durera jusqu’au 10 septembre 1944. La guerre fera encore 10 morts supplémentaires, combattants ou déportés.


Le 11 novembre 1944, une musique et les troupes américaines accompagnent la première grande cérémonie patriotique organisée devant le Monument aux Morts depuis 5 ans. Une foule considérable participe à la manifestation.


Depuis 1945, conformément aux engagements pris par la municipalité de l’époque, le monument, favorisé par sa situation au centre ville, est le lieu où sont célébrées toutes les cérémonies patriotiques.

Rénové pour le 100ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, il rappelle les 88 Vézelisiens morts au champ d’honneur pour que nous soyons toujours libres aujourd’hui.

Particulièrement respectueux de leur sacrifice, nous considérons aujourd’hui comme une insulte à leur mémoire l’idée de vouloir déplacer ce monument, alors qu’aucune raison ne l’impose.

La seule motivation de notre action est le respect de la mémoire de nos anciens Vézelisiens tombés pour la Liberté.

Enfin, à l’heure où tous nos responsables, à tous niveaux de responsabilité nous invitent, dans l’intérêt de la nation, à faire des économies, même les plus modestes, notre devoir est aussi d’appeler votre attention sur le fait que l’aménagement du square pour y implanter le Monument est estimé à plus de 150 000 € HT.

Nous demandons l’abandon de ce projet et le retrait de la délibération 10 du 4/10/2022.

Nous comptons sur votre soutien et nous vous en remercions par avance.


Jérôme Leclerc, Président de l'Espace de Mémoire Lorraine 1939-1945

 Jean-Marie Valance, ancien combattant de Vézelise

 Eddy Hénon, Président des Amis de Vézelise

 Marie-Thérèse Crépin-Nicolas, Présidente du Grenier des Halles, Co présidente de Saintois et moi

 Marie-Odile Huin, ancienne conseillère municipale

 Simone Dormagen, Présidente d'honneur du Grenier des Halles, ancienne adjointe au maire de Vézelise




Souvenez-vous de ce que répétait, avec des sanglots dans la voix,

dans des circonstances analogues, notre vice-président et ami Fernand Nedelec, lui, Résistant à 17 ans !

« Je suis écœuré, quand je pense à mes camarades qui sont morts,

est-ce pour ça qu’ils ont donné leur vie ? »

Nous n’avons pas le droit de trahir sa mémoire et de baisser les bras !



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