« Le kanister allemand au service des Alliés
La solution la plus simple pour le ravitaillement en
carburant était que les véhicules emportent avec eux une réserve
augmentant notablement leur autonomie. Ce fut le jerrycan, le ‘‘bidon
allemand’’, un réservoir portable de 20 litres inventé par l’armée
allemande en 1937. Copié tel quel ou modifié, le jerrycan équipa toutes
les armées alliées à partir de 1941. Pratique à manipuler, il fut de
toutes les batailles.
Dès le 6 juin et jusqu’à fin août, une multitude de chalands
de débarquement convoyèrent ainsi près de 22 millions de jerrycan
pleins sur les plages depuis la Grande-Bretagne, d’où une noria de
camions GMC de 2,5 Tonnes de charge utile les emmenait dans des dépôts
au plus près des véhicules des unités combattantes. Les jerrycans vides
devaient ensuite être récupérés en vue d’être à nouveau remplis. Mais
il fallait les trier en fonction des différents carburants transportés,
puis les nettoyer, avant de finalement les remplir. D’où d’importantes
manutentions très consommatrice de main d’œuvre, mais aussi en
carburant pour leur transport.
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De plus, ces nouveaux récipients remportèrent un véritable
succès auprès des autochtones. Pleins, ils permettaient de se déplacer
ou de faire du troc contre de multiples denrées, vides, ils
constituaient de superbes réservoirs pour de multiples liquides. A tel
point qu’ils firent l’objet d’un véritable trafic, souvent entretenu
par des militaires alliés peu scrupuleux. Les logisticiens estimèrent
que fin août (1944) 10 millions des 22 millions de jerrycans débarqués
avaient disparu. 1 sur 2 !
Cela conduisit à une situation paradoxale, ce n’était pas le
carburant qui manquait en Normandie, mais les jerrycans pour le
transporter ! Face à cette situation, le Quartier Général eu l’idée de
mobiliser … les enfants et de les lancer à la chasse aux jerrycans
perdus. Pour chaque jerrycan ramené, ils se voyaient attribuer un
Certificat de Mérite signé par le Commandant Suprême des Forces
Expéditionnaires Alliées, Dwight Eisenhower lui-même, ainsi que
quelques friandises. »
Sources : - http://www.industrie-techno.com/6-juin-1944-ravitailler-toute-une-armee-en-carburant.29213
- Philippe Bauduin, « Quand l’or
noir coulait à flots », Editions Heimdal, mars 2004 (page 18)
La copie du « Certificat de Mérite décerné à Antoinette Arnould de Vézelise le 2 juin 1945 »
Quelques uns des Jerricans sauvegardés maintenant dans l’Espace de Mémoire …
Ça mérite bien … un certificat (moins authentique bien sur !) également non ???