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Première visite de l’année
Si la météo le permet, nous devrions recevoir demain après-midi
N.
Roudier en déplacement en Lorraine,qui travaille sur l’histoire de son
grand-père fait prisonnier à Goviller en juin 1940 passé par Vézelise
en partant vers la captivité.
Nancy
Vendredi 20 janvier 2023
à 14h15 au cimetière de Préville
dernier adieu
à notre ami Serge VERSTRAETEN
INVITATION
Maison Charles de Gaulle de Lorraine
7, place de la Carrière
54000 Nancy
Petit Déjeuner du Général
Samedi 21 janvier 2023
10h00
7 Place de la Carrière - Nancy
Fernand Nedelec
et la Résistance dans le Toulois
intervenante
France Koslowski
MAQUIS 15
Récit de Fernand NEDELEC
Avant
la guerre de 1939-1945 , une quinzaine de régiments, soit environ 13000
hommes, cantonnaient à Toul et participaient étroitement à la vie de
cette ville de garnison de 15000 habitants.
Après la défaite de l'armée française en 1940 qui a dû
céder sous la pression de l'armée allemande mieux entraînée et mieux
équipée, comment a pu naître la Résistance dans la région touloise ?
Malgré la défense héroïque du 227ème régiment
d'Infanterie qui s'arc-boute à Toul, du 18 au 22 juin 1940, la ville
est détruite et brûlée par la Wehrmacht et les habitants restant encore
dans la ville meurtrie sont hébétés, anéantis par le désastre et
l'occupation.
L'amertume de la défaite est particulièrement ressentie
par les jeunes qui écoutent l'appel du 18 juin 1940 du Général de
Gaulle à la radio anglaise, invitant les Français à continuer la lutte
aux côtés de nos alliés: "La France a perdu une bataille, mais elle n'a
pas perdu la guerre".
Donc, dans l'esprit des jeunes générations, il faut
effacer à tout prix la honte de cette défaite, afin de redonner à la
France toute sa dignité et son honneur.
Alors, ces jeunes se ressaisissent, se consultent,
s'organisent. Il faut rechercher des armes, récupérer celles qui ont
été jetées en 1940 par nos troupes en repli, puis aussi enrôler des
camarades sûrs et motivés.
Ce début de Résistance s'est concrétisé dans chaque
corporation : les collégiens, les cheminots, les postiers, les
commerçants, les agriculteurs, etc... et ces groupuscules se sont
développés en autonomie. C'est seulement au cours de l'année 1942 que
les chefs de Résistance touloise prennent contact afin de conjuguer
leurs efforts
Dans le deuxième semestre de 1943, de multiples
arrestations à Toul désorganisent tous les groupes, amputés de leurs
meilleurs éléments, arrêtés, fusillés ou déportés en Allemagne.
Fernand Nedelec, chef d'une "quarantaine", est cheminot à Domgermain.
Il est sous les ordres de Paul Chevrier depuis mars 1942. Chevrier est
dénoncé, arrêté et déporté à Buchenwald en juillet 1943. Par suite de
ces arrestations, Nédelec, sans chef direct, doit reconstituer sa
"quarantaine" dont il est responsable dans le Toulois.
Auguste Guillaume, chef de gare et chef d'un groupe
local de Résistants FTP (Francs-tireurs et Partisans), l'accueille dans
son équipe et l'initie à la manipulation des explosifs et à l'élaboration des sabotages.
Le 6 juin 1944, une opportunité se présente: il est
convenu entre Guillaume et Nédelec que ce dernier se chargera de
l'évasion des trente tirailleurs sénégalais, prisonniers au camp de
Boucq.
Pour cela, sur place, il se fait aider par Marcel
Blanqué et par l'un des trois responsables du camp, le sergent français
Pierre Terrot, "prisonnier sur l'honneur".
http://espacedememoire.fr/images/maquis15/FNEDELECa011.jpg
L'opération est perturbée par l'arrivée inopinée de
trois soldats allemands venus avec deux camions français
réquisitionnés, afin d'emmener les prisonniers au camp de regroupement
de Commercy: ceci s'explique par le débarquement allié en Normandie
ayant lieu ce même jour.
La Résistance locale n'en est pas encore informée. Le
chef de convoi est alors conduit au bureau, assommé et
neutralisé. Les camions conduits par des chauffeurs français partent
rapidement, les deux autres soldats évitent l'affrontement et repartent
à pied.
La situation permet alors à quinze Sénégalais de rejoindre avec Terrot le maquis russe dans la Forêt la Reine, alors que les quatorze
autres dirigés par Nédélec et Blanqué atteignent, à marche
soutenue, la colline boisée surplombant le lieu-dit "Val-de Passey" à
Ménillot, et créent, à cet endroit, les premiers éléments d'un
maquis baptisé "Maquis de Domgermain".
Le 6 juillet 1944, Guillaume plastique un train
d'essence en gare de Domgermain en partance pour le front d'Italie. Il
saute et brûleà Neufchâteau: 12 wagons-citernes en flammes soit environ 200.000 litres d'essence détruits.
Dans la nuit du 7 au 8 juillet 1944, aidé par Marcel
Blanqué et 7 Sénégalais, Fernand Nédélec fait sauter au plastic le
pont-canal enjambant la ligne de chemin-de-fer entre Domgermain et
Choloy: toute l'eau libérée engendre une baisse du niveau d'eau du
canal de la Marne au Rhin, perturbant la navigation des grosses
péniches vers l'Allemagne et la voie de chemin de fer ravinée et
dégarnie de son ballast, occasionne un ralentissement important du
trafic pendant plusieurs jours.
Le 9 juillet, une compagnie allemande monte au Val de
Passey et recherche la position du Maquis pour l'anéantir, mais sans
succès. Néanmoins, par sécurité, il est déplacé sur le plateau en
surplomb du lieu-dit "Neuf-Moulin", entre Blénod-les-Toul et
Rigny-Saint-Martin.
Sous l'autorité du Colonel GRANDVAL, Chef de la région
C, il prend alors la dénomination de "Maquis 15" et augmentera
progressivement son effectif jusqu'à la Libération.
Au
Maquis, Blanqué assure la répartition de la nourriture fournie par la
population locale, apportée 2 fois par semaine par l'équipe de
Résistants de Blénod-les-Toul. C'est grâce à l'équipe de Résistants de
Blénod-les-Toul et des agriculteurs que le maquis est ravitaillé et
peut subsister. Les Sénégalais construisent des baraques en feuillages
et sont chargés de la garde du camp. Nédélec conserve la responsabilité
de l'organisation et de la mise en œuvre des sabotages.
Le 11 juillet, Nédélec plastique une pointe de coeur au
poste d'aiguillage B de Choloy, entrainant un ralentissement de la
circulation.
Le 27 juillet, déboulonnage d'une longueur de rail
entre Charmes-la-Côte et Mont-le-Vignoble: une locomotive déraille et
se met en travers des deux voies.
Le 4 août, Guillaume, à nouveau, plastique un train
d'essence au départ de Domgermain: il saute à Neufchateau et 100.000
litres d'essence brûlent.
Le 11 août, le poste d'aiguillage B de Choloy est détruit : le raccordement militaire allant vers Foug est inutilisable.
Le 16 août, une voiture et 50 litres d'essence sont
donnés gracieusement par Mr Bourbonneux, directeur des Verreries de
Vannes-le-Chatel.
Le 21 août, après avoir arrêté et dirigé sur Maron une
locomotive allemande, le poste d'aiguillage E de Charmes-la-Côte est
détruit.
de gauche à droite
Marcel Blanqué Fernand Nédelec
Cyriaque Jamin René Fourrière
Les pointes de cœur sont plastiquées: le raccordement militaire allant vers Neuves-Maisons est inutilisable.
Le 23 août, avec les Résistants de Gondreville, Nédélec
organise et réalise le détirefonnage de 2 longueurs de rails sur la
ligne Paris-Strasbourg, entre Gondreville et Fontenoy-sur-Moselle : un
train de matériel allemand déraille.
Le 30 août, le Maquis 15 descend et occupe
Blénod-les-Toul, mais le 1er septembre, une colonne d'une trentaine de
chars allemands contraint les maquisards à se replier jusqu'au fort.
Le 2 septembre, le Maquis 15 est à Toul déserté par les Allemands et avec les FFI toulois, assure la défense de la ville.
Le 4 septembre, il est envoyé à Villey-Saint-Etienne où
les Allemands repassent la Moselle: l'arrivée des premiers éléments
américains permet la libération du village après deux jours de combat:
un mort et deux blessés pour le Maquis 15.
Le Maquis 15 n'a jamais bénéficié de parachutages et
s'est contenté d'armes de récupération. Il n'avait donc pas la capacité
de mener des combats ouverts contre l'occupant. Ses activités étaient
limitées aux sabotages des lignes de chemin de fer et de trains et à
accueillir les prisonniers évadés, les réfractaires au STO (Service du
Travail Obligatoire), les aviateurs alliés rescapés dont les appareils
avaient été abattus par la DCA allemande.
A la Libération, son effectif était de 80 hommes
environ dont 17 Sénégalais et une vingtaine d'anglophones, Anglais,
Américains, Canadiens, Australiens...
Le Maquis 15 a donc rempli sa mission en participant activement à la Libération du Toulois.
Mais la guerre n'était pas finie !
Jeudi 9 février 2023 18h30
Conférence de notre ami
Dominique BAGUET
La Bataille de Nancy - 1477