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   8 JUIN 1940 - 8 JUIN 2020  

Il y a 80 ans Georges BRUNET tombait au champ d’honneur à Sourdon (Somme).
Ce 80ème anniversaire est l’occasion de rappeler sa mémoire, et de revenir sur la machine à coudre offerte à sa veuve par l’Office National des Anciens Combattants.
Georges BRUNET est né le 11 avril 1913, à Champagne-les-Marais (Vendée).
Il épouse Raymonde EUSTACHE le 13 octobre 1937 à Barjac (Gard). Ils auront deux enfants : Robert, né le 1er octobre 1938, et Georgette, née le 11 février 1941.
Georges BRUNET travaille dans une mine de » charbon dans le Gard lorsqu’il est mobilisé en septembre 1939. Il est affecté au 78ème régiment d’infanterie.
Le régiment stationnera durant toute la « drôle de guerre » en Lorraine et dans le Bas-Rhin.
Le 31 mai 1940, il est envoyé au sud d’Amiens.
Le 8 juin 1940, Georges BRUNET tombe au champ d’honneur à Sourdon (Somme).
Sa fille Georgette nait 8 mois après le décès de son père.

La machine à coudre de Raymonde BRUNET

Ce n’est qu’en septembre 1941, que son épouse est informée officiellement du décès de son mari.
Mère de deux enfants âgés de moins de 18 ans, elle se voit attribuer le 25 juin 1942 une pension de veuve de guerre.
Dans les années 1946-1947, Raymonde BRUNET se voit également offrir une machine à coudre par l’Office National des Anciens Combattants. Un geste hérité de la Première Guerre mondiale, comme on peut le lire ci-dessous.

S’il existe de nombreux écrits relatifs à ces machines à coudre « veuves de guerre » attribuées après la Première Guerre mondiale, en revanche, il n’y a que peu de textes rappelant que des machines à coudre furent également offertes après la Seconde Guerre mondiale.
( un autre exemple à lire sur http://cauderan.ffi.free.fr/MACHINE.htm, pour une machine identique offerte à la veuve d’un FFI tué le 26 août 1944 )

Après le décès de sa grand-mère, Raymonde BRUNET, c’est sa petite fille Geneviève DELUZE, domiciliée à Epinal, qui a conservé la machine à coudre.
Cette dernière en a fait don, il y aura bientôt un an, à l’Espace de Mémoire où elle est présentée aux visiteurs.

 Des machines à coudre pour les veuves de guerre

Fin 1918 à Paris, un sénateur et ancien ministre, Henri Chéron, fondateur de l’Office national des mutilés, prononce au Trocadéro un discours pour les veuves de guerre : « Rien ne peut être plus utile à une petite famille que la machine à coudre qui permet à la fois d’entretenir convenablement ses enfants et de se procurer les ressources complémentaires rendues indispensables par la pension allouée par l’État. » Les manufactures répondent à son appel…
L’Office national des mutilés assure l’adjudication des marchés et la répartition des machines à coudre par le biais des comités départementaux. Elles sont attribuées dans les départements libérés aux veuves de guerre non remariées, ayant au moins trois enfants, puis à l’arrière à celles en ayant quatre. Sur le bâti une plaque stipule : « L’Office national des mutilés et réformés de la guerre à la veuve d’un glorieux défenseur de la patrie ». Un contrôle tous les 6 mois vérifie leur constante utilisation. Le cas contraire, la machine est attribuée à une autre veuve. L’Office mène des actions de rééducation fonctionnelle. Des mutilés aveugles sont dotés d’une machine à écrire.

Dans sa thèse, « Veuves françaises de la Première Guerre mondiale » (2012), Peggy Bette atteste que près de 10.000 veuves ont reçu une machine à coudre entre 1921 et 1926. Elles résident surtout dans l’Ouest, le Nord et l’Est…
(voir : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2012/bette_p/pdfAmont/bette_p_these.pdf : pages 394 à 401).

Jacques Chauvin, Université Inter Ages, Poitiers
Source :  https://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/chroniques-de-la-grande-guerre-des-machines-a-coudre-pour-les-veuves



Georges BRUNET
Tombé au champ d’honneur il y a très exactement 80 ans

Raymonde BRUNET







SITE Mémoire des Hommes :
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/


12 juillet 2019,
Epinal, Geneviève Deluze avec la machine à coudre de sa grand-mère


13 juillet 2019,
la machine à coudre de Raymonde Brunet exposée dans l’Espace de Mémoire


Compte tenu du handicap de sa propriétaire, la machine à coudre a été motorisée.


« L’Office national des Anciens Combattants et victimes de la guerre » a remplacé
« l’Office national des mutilés et réformés de la guerre »



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