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Pour en savoir un peu plus sur la commune belge de Couvin, dont était originaire Alcide Guibert, tombé à Vézelise, le 18 juin 1940,et qui repose dans le cimetière communal. Aujourd’hui, un nouvel article rédigé par Pierre Uhlig, président des associations patriotiques de Couvin et de la Maison de la Mémoire de Couvin, reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur que nous remercions très  sincèrement.

Après Alcide Guibert, le général Piron et l’Aumônier Dossogne,

autre héros de Couvin, un curé hors du commun : 

   Léopold ROUSSEAUX,  

prêtre, Résistant, officier de l’Armée de l’air et enseignant

1897-1966

Frasnes-lez-Couvin

 Pierre Uhlig, février 2020

 



A gauche l’Abbé Rousseaux

dans son uniforme de capitaine de l’Armée de l’air
citation à l’Ordre de l’Armée et médaille de la Résistance Journal Officiel du 16-01-1946.
« Aumônier du maquis, qui, malgré ses charges, a assuré les liaisons. A, par ses visites et son caractère, maintenu un moral élevé parmi les réfractaires. Au cours des combats du 17 au 24 août 1944, dans la région de Gaillac, a assuré les liaisons entre les Corps-Francs. Très beau type de l’aumônier de l’Armée et de la Résistance. Est à citer en exemple. »
Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec Palme
Fait à Paris le 13 décembre 1945
Signé Charles de Gaulle

…/…

En 1928, l’Abbé Rousseux est professeur de religion à l’école Moyenne de Lessines. Il fonde une section de la Jeunesse Ouvrière chrétienne.

 

Le 16 mai 1940, le Comte Arthur de Salis, agent des services secrets fait savoir à l’Abbé Rousseaux qu’il est sur la liste noire des services spéciaux allemands et qu’il a tout intérêt de quitter la place. Les contacts sont pris pour la suite de sa vie de résistant. Comme beaucoup d’autres il part pour la France accompagné de quelques familles et arrive en camionnette chez l’Abbé Flament, fils d’une cousine germaine. (Récit du Chanoine Roland Delbèque)

·       A Campagnac

·       Le curé de campagne

·       Dès son arrivée à Campagnac le 26 mai 1940 avec sa maman (veuve), il loue la maison de Madame Vialette et devient auxiliaire (juin à octobre 1940) de son cousin, curé de Campagnac. Il se met aussitôt au service des nombreux réfugiés belges qui affluent. Il devient la personne de référence pour les Belges pour tout ce qui concerne démarches administratives, documents à remplir et secours à obtenir.

·       En octobre 1940, Monseigneur l’Evêque le nomme vicaire à Tonnac. Il y reste jusqu’août 1941. Il est alors nommé à Campagnac pour remplacer son cousin nommé à Dénat.

·       Prêtre en milieu rural

·       Alors qu’il vient d’une commune comptant quelque 20.000 habitants où il était professeur de religion et troisième vicaire impliqué dans la pastorale des jeunes, l’Abbé Rousseaux découvre une petite commune rurale comptant quelque 600 âmes, où il va donner le meilleur de lui-même tant au niveau de son ministère sacerdotal, son implication au niveau des jeunes mais aussi en étant à l’avant-garde au niveau de l’oecuménisme.

·       Ministère sacerdotal

·       Lorsqu’on choisit de devenir prêtre, on choisit de devenir pasteur d’âmes et en choisissant de devenir prêtre ordonné, cela implique une union intime et radicale avec le Christ et les évangiles, c’est-à-dire un choix radical de vie consacrée aux autres.

·       Les témoignages de ses paroissiens sont unanimes : proche de ses paroissiens dans la joie, la douleur, il aimait visiter ses ouailles et partager leurs repas frugaux, occasion pour lui de partager leur vie, s’intéresser à leurs problèmes, aux enfants et trouver les mots de courage et de réconfort en ces moments particulièrement difficiles dans une France vaincue.

·       Comme tout curé de campagne, sa vie était bien remplie : catéchisme aux enfants, offices religieux, visites aux malades, préparation à la communion solennelle, au mariage, soirées dans les familles et surtout apport des sacrements, celui de la réconciliation, celui des malades, etc. ….

·       Toute communauté vit sa foi et l’exprime au travers de dévotions locales. En tant que peuple de Dieu et communauté de croyants, les paroissiens participent à des rencontres que l’abbé Rousseaux organisait fréquemment : les processions de la Fête de Marie, les rogations qui sont des prières d’intercession s’exprimant au cours de processions à travers la campagne, généralement lors des trois jours qui précèdent la fête de l’Ascension. On y demande à Dieu de bénir et faire fructifier les travaux des champs. Lors des fêtes familiales le prêtre a aussi toute sa place.

·       Prêtre ayant une formation supérieure, il était féru d’archéologie. C’est d’ailleurs lui qui va créer à Frasnes lez Couvin, un cercle d’archéologie. C’est sur le buffet de sa cuisine qu’il alignait des tessons de poterie sigillée. La plus ancienne mention de four à poterie vient de Élie Rossignol en 1868 au lieu-dit Saint-Sauveur en rive droite du Tarn.

·       (…/…)

 ·       Le Résistant

·       Aide aux chaînes d’évasion et de renseignement

·       Si l’Abbé Rousseaux se trouve en zone libre, c’est parce qu’il a dû fuir la Belgique où il était recherché comme anti rexiste notoire. Militant de la JOC belge, il est anti nazi et, comme beaucoup de prêtres des diocèses de Namur et Tournai, anti allemand. Installé en zone libre, l’Abbé se contente d’être prêtre apolitique.

·       La situation est bien différente au niveau de l’épiscopat français. La mise en place du régime de Vichy est accueillie de façon positive en France libre. Le clergé français dans sa majorité se rallie à ce régime. Les raisons sont multiples et dépassent le cadre de ce travail.

·       Il existe une communauté de vues entre la hiérarchie catholique et Pétain qui déclare le 25 juin 1940 :

·       « [...] L'esprit de jouissance a détruit ce que l'esprit de sacrifice a édifié. C'est à un redressement intellectuel et moral que je vous convie. Convaincu que l'Église peut 24 aider au redressement moral qu'il envisage, le chef de l'État est bien disposé à accueillir toutes les demandes qu'elle lui présentera [...]. »

·       Dès qu'ils prennent connaissance des grandes lignes de la Révolution nationale que le nouveau chef de l'État propose aux Français, les catholiques y reconnaissent leurs idées.

·       « Travail, Famille, Patrie, ces trois mots sont les nôtres ! » proclame le cardinal Gerlier au congrès de la Ligue ouvrière chrétienne.

·       Pour la majorité des catholiques, Pétain fait rapidement figure d'homme providentiel et vénéré. À partir d'octobre 1940, les différents évêques ne se lassent pas des évocations les plus élogieuses vis-à-vis du maréchal. L'homélie de novembre 1940 du cardinal Gerlier n'est pas un cas isolé. En octobre 1940, l'archevêque d'Aix-en-Provence, Mgr du Bois de la Villerabel, le premier, exhorte ses prêtres à se serrer, sans hésitation autour de l'illustre maréchal. Le 11 novembre, Mgr Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, salue dans le chef de l'État une chance pour la France « dotée par la Providence de l'homme capable d'atténuer ses malheurs... ». En cette fin de l'année 1940, les déclarations d'évêques en faveur du nouveau régime sont si nombreuses qu'en 1942, les services de propagande les réuniront dans une brochure largement diffusée.

·       De son côté, Pétain, catholique de formation, mais qui ne pratiquait pas et n'avait pas jugé utile de se marier religieusement avec Eugénie Hardon devenue sa femme en 1920, se tourne vers la religion, aimant à proclamer qu'« une bonne messe n'a jamais fait de mal à personne » et régularise son mariage en 1941.

·       Dans un tel contexte, l’Abbé Rousseaux doit se taire et n’exprime jamais ouvertement à ses nouveaux paroissiens ses idées en la matière. Néanmoins, dès son arrivée en France, il apporte une aide aux Belges fuyant la Belgique pour rejoindre la Grande Bretagne via l’Espagne. Très rapidement, le passage incessant de jeunes gens de passage fut un secret de polichinelle. Campagnac est repris comme point de chute sur la route d’évasion des Belges.

       …/…

·       « Les rapports confidentiels approuvaient le choix du village de Campagnac (Tarn) qui offrait une grande sécurité vu le dévouement et la grande discrétion de ses habitants et de son remarquable abbé digne de nos héroïques résistants. » - signé Commandant Jacques Raynouard, lettre du 1er février 1949.

·       Notons que l’abbé était bien secondé par sa maman qui avait la gestion de l’intendance. Pour nourrir tout ce monde, l’abbé a pu compter sur la générosité de la population qui ravitaillait l’Abbé

·       souvent de façon anonyme. L’Abbé Rousseaux a fait partie des réseaux Zéro, Luc, puis fin 1941 des réseaux Marc et Sabot. Le réseau d’espionnage « Marc-Luc », ayant son siège à Bruxelles avait pour objectif de faire passer des renseignements.

·       L’histoire du réseau d’évasion « Sabot » est moins connue voir « Sabot » et « Nanson » (Belges en France, vers l’Espagne et le Portugal) (Pierre Bouriez).

·       L’Abbé a eu une chance exceptionnelle. Le réseau Comète a « perdu » 60 % de ses effectifs.

·       Pour la petite histoire, Robert Gravier de Frasnes-les-Couvin (dernier bourgmestre catholique de Frasnes lez Couvin mort en 1993) a été accueilli avec un ami chez l’Abbé Rousseaux.

·       Les distinctions honorifiques attribuées à l’Abbé parlent d’elles-mêmes.

 

«Personnalité hors-pair. Au dessus de tous éloges. A l’étoffe pour devenir aumônier général de l’Armée de l’Air. »

Général Plagne, FAFL, commandant l’artillerie de l’air, 25 février 1946





  Chevalier de l’Ordre de Léopold

·        Juste parmi les Justes

·        "En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l'idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l'Histoire dans sa vérité." Simone Veil

 


 

·        Croix de guerre française avec palme

·        Croix de la libération

·        Croix de la résistance

·        Croix du Combattant volontaire de la Résistance

·        Médaille de la résistance Belge en France

·        Médaille de la Reconnaissance française

·        Membre de l’Armée Secrète en France

·        Membre du groupe Hollandais-Belge-Français de « Passeurs d’Hommes »


·       Résistance civile

·       Mars 1941- octobre 1943

·       Les premières actions menées par les résistants sont le renseignement et l'établissement d'une nécessaire jonction avec Londres où se trouve la seule autorité belge légitime, le gouvernement belge en exil, qui représente un relais indispensable auprès du gouvernement britannique.

·       Dès 1941, le parachutage d'agents de liaison et d'opérateurs de radio-télégraphe par les Britanniques permet d'organiser des filières d'évasion et de transmission à travers la France. Des Belges désireux de combattre et des aviateurs rescapés d'avions abattus sont ainsi conduits vers l'Espagne et le Portugal où les consulats belges et britanniques les prennent en charge.

·       L'année 1942 connaît un nouvel essor de la résistance. Durant l'été, survient le port obligatoire de l'étoile jaune pour les Juifs et les premiers convois de la déportation des Juifs de Belgique quittent le territoire. Il importe donc d’apporter aide et assistance aux juifs persécutés.

·       En 1943, un vent nouveau souffle sur la Résistance car tout confirme que l'ennemi est devenu vulnérable. Les différents groupes montent alors en puissance et se lancent dans des actions de plus en plus audacieuses, exécutions de traîtres, attaques de convois militaires, sabotages d'industries réquisitionnées qui travaillent pour l'Allemagne.

·       Si la Résistance active et organisée n'a jamais rassemblé plus de 2 ou 3 % de la population française, elle n'aurait pu survivre ni se développer sans de multiples complicités populaires, en particulier à l'époque des maquis. De même, c'est grâce à la solidarité de la population que les personnes persécutées par Vichy ont pu leur échapper.

·       Bref résumé de l’action intense de l’Abbé Rousseaux (archives du Ministère de la Défense belge et française)

-       L’abbé est l’aumônier général des jeunes Belges évadés en France

-       Il noyaute le Centre de Perfectionnement des Sous-Officiers, une unité d’aviation maintenue à GAILLAC et crée une association des « Routiers de l’Air » afin d’éviter tout soupçon.

-       Il procure 200 fausses pièces d’identité et possède un cachet officiel de la Police de Vichy qui lui a été remis par le Consul de Belgique à Sète

-       Il est en relation directe et renseigne Fernand Poncelet, agent de renseignement du réseau Sabot (réseau d’évasion), qu’il aide à faire passer des jeunes vers l’Espagne

-       Il aide activement les réseaux anglais Buckmaster et Greyhound.

-        

·       Maurice James Buckmaster est connu comme chef, pendant la Seconde Guerre mondiale, de la section F du service secret britannique SOE (Special Operations Executive), section chargée des actions de sabotage et du soutien à la Résistance intérieure française. Greyhound était un réseau d’évasion anglais.

-       Aide aux israélites persécutés : Abbé sauva 22 personnes (certitude) et combien d’autres inconnues ….Madame Diana Dudel-Wohl a expliqué qu’il prévenait toutes les personnes juives démasquées ou trahies et les aidait à fuir en les envoyant chez Dom Clément Jacob dans un monastère. Pour la petite histoire, sa mère et sa soeur furent déportées et sont mortes en déportation.

·       François de Solages et Léopold Rousseaux, sont les seuls tarnais à lire en chaire l'appel de l'archevêque de Toulouse dénonçant le sort fait à ses semblables

-       Parmi les très nombreux témoignages retenons celui de Robert Gravier qui a pu rallier Londres grâce à l’appui de l’Abbé et celui de Monsieur Mendel Landau d’Anvers qui déclare : « Monsieur l’Abbé a rendu d’énormes services à de nombreux israélites et plusieurs d’entre eux lui doivent d’être encore en vie aujourd’hui. »

·       Résistance armée

·       Il existe deux sortes de résistants : les résistants sédentaires et les maquisards. Lorsqu’un résistant est obligé de se cacher parce que recherché par la police ou les forces nazies, il rejoint un maquis c'est-à-dire un regroupement d’hommes cachés dans des régions rurales, forêts ou montagnes. Certains jeunes qui refusent d’aller travailler en Allemagne se cachent aussi dans les bois et se regroupent dans le maquis. Le 23 août 1943, un maquis est créé. Il s’agit du « MAQUIS D'ORNANO », premier maquis de l'Armée Secrète du Tarn-et-Garonne, installé entre Montricoux et Saint Antonin sur la commune de Penne (Tarn), à proximité de Cazals (Tarn-et-Garonne).

·       Il occupait deux fermes abandonnées dites La Bouriette et Lantanel, situées à environ 500 mètres l'une de l'autre. A la première logeait un groupe de maquisards 28 avec ses chefs de groupe, à la seconde se trouvaient le P.C, la cuisine et un autre groupe de maquisards.

·       Le maquis d'ORNANO possédait un terrain dit « Volcan » où Londres procéda à des parachutages d’armes mais aussi d’hommes.

·       L’Abbé Rousseaux avait eu connaissance des liaisons du maquis et entra en relation avec le lieutenant Rabit début octobre 1943. Il donna son adhésion au maquis le 18 décembre en prêtant serment et devenant aumônier et agent de liaison fournissant vivres et renseignements. L’abbé amena quelques recrues au camp.

·       Le 21 mars 1944, alors qu'il effectuait deux parachutages consécutifs sur un terrain sis à environ 6 kilomètres du camp, des forces ennemies l'attaquèrent. On estime à 400 hommes les forces allemandes.

·       Devant le nombre supérieur de l'adversaire fortement armé, les maquisards durent se replier sur le camp laissant des prisonniers et des blessés. Ceux-ci devaient être fusillés ensuite.

·       Après un combat acharné qui a duré toute la matinée, les allemands réussirent à rester maîtres du terrain, après avoir bombardé avec des mortiers les fermes qui abritaient les maquisards. Cet engagement devait coûter la vie à six jeunes français.

·       Le maquis se reforma mais l’Abbé consacra son engagement au service du Groupe de Résistance de Gaillac auquel il appartenait depuis fin 1942.

·       Le commandant Pierre Vandeven le nomma aumônier des maquis de Grésigne et des maquis Robert. Il lui confia la tâche de renseignements et de liaison.

·       Maquis de Grésigne

·       En octobre 1943, un maquis est créé en Grésigne. C’est le plus important du secteur. Ce maquis était constitué majoritairement de travailleurs étrangers : Polonais et républicains espagnols, commandés par Karl Matiszyk. Les premiers réfractaires à l’occupation allemande et à la milice se regroupèrent durant l’hiver 42-43. Ils se cachaient à Pech Haut, puis à Pech Long en forêt de Grésigne. Ils étaient des réfractaires au Service du Travail Obligatoire ou aux chantiers de Jeunesse. Louisou Veyries de La Capelle et l’abbé Rousseaux de Campagnac assuraient la liaison et le ravitaillement avec Charles Robert. L’abbé Rousseaux est l’agent de liaison avec le maquis d’Ornano de Penne. Le maquis de Grésigne ou maquis « Jean-pierre » prénom du fils de son fondateur Alban Laboudigue, qui venait des landes où il était recherché. Sa rencontre avec l’abbé Rousseaux a été déterminante et Noël Richard d’Hauteserre a prêté deux roulottes qui servirent de base de départ au camp de Fontauzy. La plupart des membres de ce maquis étaient inexpérimentés dans le maniement des armes et le premier rôle des encadrants a été de leur apprendre à se servir des armes parachutées.

·       Groupe Vendôme résistance du Tarn

·       Nous terminerons l’évocation de cette période en évoquant le groupe Vendôme.

·       L’abbé Rousseaux a été rattaché à 7 maquis et 22 Corps-Francs.

·       Citations :

·       « Prêtre sur la brèche, recherché par la Gestapo, n’en a pas moins continué à assurer son sacerdoce dans les maquis et à faire les liaisons entre les différents organismes de la Résistance. Ne mérite que des éloges. » Août 1945, signé Lieutenant Colonel Vandeven.

 

·       « Je, soussigné, Lieutenant Colonel Vandeven ex-Vendôme, de la commission de Dégagement des Cadres, ancien Commandant du Groupement Vendôme, certifie que Monsieur l’aumônier Rousseaux a appartenu à la résistance depuis fin 1942. Il a été agent de liaison du maquis d’Ornano. Dès février 1944, il a été chargé particulièrement des relations pour le compte des maquis avec les autorités civiles et administratives du département.

·       Au cours des différents combats, sa conduite lui a valu une citation à l’Ordre de l’Armée et la médaille de la Résistance »

 

·       Journal Officiel du 16-01-1946.

·       « Aumônier du maquis, qui, malgré ses charges, a assuré les liaisons. A, par ses visites et son caractère, maintenu un moral élevé parmi les réfractaires. Au cours des combats du 17 au 24 août 1944, dans la région de Gaillac, a assuré les liaisons entre les Corps-Francs. Très beau type de l’aumônier de l’Armée et de la Résistance. Est à citer en exemple. »

·       Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec Palme

·       Fait à Paris le 13 décembre 1945

·       Signé Ch. De Gaulle.

 

·       Dès le 10 août 1944, l’Abbé souscrit un engagement volontaire dans l’Armée de l’Air Française. Il souhaite rester avec les maquisards qui ont rejoint les troupes régulières. Le groupement Vendôme devient le Groupe 54 d’Artillerie de l’Air 54

·       G.A.A. La plupart des officiers qui encadraient le Groupe Vendôme étaient des aviateurs.

·       Le groupement 542, sacrifié aux besoins les plus pressants de l'armée de l'Air, ressuscita sous la forme du régiment d'artillerie de l'Air n°2. Celui-ci, formé initialement des membres de l'armée de l'Air ayant tenu le maquis dans le Tarn, les Pyrénées et le Vaucluse, reçut des instructeurs d'Afrique du Nord et des conscrits de la métropole, puis partit monter la garde sur le Rhin.

·       Le 21 février 1945, le Groupe 54 est entièrement équipé et organisé. Il part pour Fos sur Mer. L’abbé est autorisé par son Évêque à se mettre à la disposition de l’autorité militaire avec la fonction d’aumônier.

·       Pierre Vendeven, dit « Vendôme » est un officier d’aviation de l’état-major de Montauban mis à pied par Pétain en raison de son appartenance à la Franc Maçonnerie et de son refus d’obéir aux ordres de Vichy. Par deux fois, il a échappé de justesse à la Gestapo. Il se joint à la résistance gaillacoise et y organise véritablement la résistance armée. Flour lui remet le commandement, mais Vendôme, Flour et Navarrot travaillent en étroite collaboration. Vendôme applique cette devise de la résistance en 3 parties «veiller»,«résister»,«s’unir». Cet homme de terrain transforme tous les résistants en véritables combattants.

·       Ancien officier de l’Armée de l’Air, il fait homologuer par Londres un terrain près de Marsac qui permet deux parachutages de matériel d’Angleterre pour armer les troupes. Il forme 14 Corps francs et 7 maquis.

·       Aumônier militaire

·       Le rôle des aumôniers consiste à répondre aux besoins spirituels et religieux des militaires et leur famille, à supporter moralement les troupes (ils sont une ressource dans plusieurs domaines) et à conseiller autant les membres du rang que les officiers. L’Abbé Rousseaux est promu capitaine, grade homologué au niveau national et de l’armée de l’air. Les grades répondent en fait aux responsabilités que les maquisards ont assumées dans la résistance. Il est affecté à la Direction du 5ème Bureau qui s’occupe de l’information et l’animation culturelle des militaires. Lors de l’envoi du 54e G.A.A.en Allemagne, il part à Rastadt et appartient aux Forces Françaises d’Occupation en Allemagne. Il se dévoue à la rédaction du journal « Vendôme », destiné à conserver le lien entre ceux du 54ème et leurs anciens camarades des maquis et corps-francs restés en France.

·       Le 1er février 1944, une ordonnance du Comité français de libération nationale avait institué les Forces françaises de l’intérieur, qui absorbaient en principe les formations militaires de tous les groupements de résistance : l’armée secrète (AS) qui regroupait les éléments paramilitaires de divers mouvements réunis sous l’appellation des " Mouvements unis de résistance " (MUR), les Francs-tireurs et partisans français (FTPF), organisation paramilitaire du Front national d’obédience communiste, l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) recrutée après la dissolution de l’armée d’armistice autour d’officiers ou de sous-officiers. Avant le débarquement,

·       une partie seulement des unités FFI était déjà effectivement en opérations : les " groupes francs " de saboteurs et les " maquis ". Il y a là une extraordinaire diversité humaine, qui n’oppose pas seulement "celui qui croyait au ciel" et «celui qui n’y croyait pas". Dunoyer de Segonzac recense chez ses francs-tireurs du Tarn des catholiques de stricte observance, des protestants, des scouts israélites repliés, des mineurs d’extrême-gauche, des socialistes fidèles de Jaurès, des démocrates chrétiens, des officiers d’active lents à la détente, quelques gentilshommes campagnards défenseurs du trône. "De cette bande bigarrée", il voudrait faire "une sorte de prototype de la France de demain".

·       Le 18 septembre 1944, environ 40.000 FFI avaient rejoint la 1re Armée dont près de 5.000 dans le secteur français des Alpes. Mais début octobre, l’état-major de l’armée exigea des FFI la signature d’un EVDG (engagement volontaire), ce qui en réduit le nombre par élimination des non-volontaires ou des inaptes.

·       Le passage de l’Abbé Rousseaux ne passa pas inaperçu.

·       Il reçoit l’insigne de l’oiseau aux ailes déployées appelé «le charognard», distinction réservée aux seuls pilotes. Il a reçu cet insigne en or avec l’autorisation de le porter à titre honorifique. Le Général Plagne a écrit l’appréciation suivante le 25 février 1946 : «Personnalité hors-pair. Au dessus de tous éloges. A l’étoffe pour devenir aumônier général de l’Armée de l’Air. »

·       Le 1er mars 1946, toutes les Unités d’Artillerie de l’Armée de l’Air sont dissoutes. Les militaires de carrière reçoivent de nouvelles affectations tandis que les résistants engagés sont démobilisés.

·       Retour en Belgique

·       Libéré, l’Abbé se met à la disposition de l’évêque de Tournai qui le nomme professeur de religion catholique à l’Athénée Royal de Tournai dès le 1er septembre 1946.

·       En 1962, à l’âge de 65 ans il prend sa retraite mais continue à donner cours à l’École Normale de la Sainte-Union à Klain.

·       Il revient à Frasnes- lez-Couvin où il ne reste pas inactif puisqu’il collabore avec notre revue régionale « Les Rièzes et les Sarts » et crée la société archéologique de Frasnes-lez-Couvin. L’Abbé Rousseaux va se mêler à la population en participant activement aux œuvres catholiques avec leur école libre (école catholique), la fanfare catholique St- Remi (où on le voit au milieu des musiciens de l’époque). Il aidait le curé de Frasnes en disant la messe.

·       Victime d’un accident vasculaire cérébral en décembre 1966, il reste hémiplégique et décède le 29 décembre 1966 à Tournai.

 

(ce texte est un extrait la brochure rédigée et éditée en 2020 par Margaret et Pierre Uhlig pour la cérémonie d'hommage à l'Abbé Rousseaux )

 

·       Rédaction : Margaret et Pierre Uhlig, février 2020.

·       Maison de la Mémoire de Couvin.

·       Comité patriotique du Mémorial Abbé Rousseaux

·       Pierre Uhlig, Président des Associations patriotiques de Couvin et de la Maison de la Mémoire de Couvin

·       Cérémonie religieuse et officielle le 17 septembre 2020

·       Hommage à Monsieur l’Abbé Léopold Rousseaux église de Frasnes-lez-Couvin




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