25 septembre 1918 - 25 septembre 2018
100 ans jour pour jour
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Une journée inoubliable pour Jonathan
2011, un message laissé
sur un blog par Jonathan lors de la rédaction de son mémoire de Master
2 …16 août 2018, 7 ans plus tard… un simple mail, de type « bouteille à
la mer », reçu par Jonathan demandant des informations sur le terrain
d’aviation de Bettoncourt durant la Première Guerre mondiale.
L’auteur de ce message
se nomme Nick Elwig, le petit fils du 2nd Lieutenant Henry James Cecil
ELWIG, un aviateur ayant servi au sein du 110 Squadron stationné à
Bettoncourt en 1918.
Un petit-fils qui
n’avait entendu que peu de choses de la part de son aïeul mort quand il
n’avait que onze ans, de vagues mots comme avion, crash, survie, camp…
Nick a trouvé un
interlocuteur de choix, Jonathan est en effet l’auteur d’un mémoire de
Master 2 intitulé « L'aéronautique militaire de l'Empire britannique
dans l'Est de la France (11 octobre 1917 - 11 novembre 1918) » soutenu
en juin 2011 à l’Université de Lorraine.
S’en suit un échange de
correspondance et d’informations entre les deux contacts. Jonathan
propose alors à Nick de venir en Lorraine et de lui servir de guide
pour découvrir le terrain sur lequel a stationné son grand-père.
Celui-ci accepte bien volontiers et répond à Jonathan qu’il viendra fin
septembre. La date choisie ne doit rien au hasard. Nick propose la date
du 25 septembre, jour qui coïncidera avec le 100ème anniversaire du vol
au cours duquel l’avion de son aïeul, parti de Bettoncourt, se posait
en catastrophe dans le massif du Donon au retour d’une mission de
bombardement sur Francfort. A la suite de ce crash, l’observateur et
son pilote étaient faits prisonniers, et connaitront trois mois de
captivité en Allemagne.
25 septembre 2018,
journée marathon pour Jonathan et Nick qui se retrouvent au cimetière
militaire du Commonwealth de Charmes. Une nécropole militaire qui
contient 202 sépultures de guerre du Commonwealth de la Première Guerre
mondiale et 13 de la Seconde Guerre mondiale : des Britanniques, des
Canadiens, et des Indiens, mais aussi un soldat russe et deux
soldats allemands.
Rapide passage par le
site où était stationné le No. 8 Canadian Stationary Hospital en 1918,
avant de se rendre à Bettoncourt sur le lieu où avait été aménagé le
terrain d’aviation.
Pause de midi, et pause … touristique sur la colline de Sion.
L’après-midi est consacré à la visite de l’Espace de Mémoire.
Surprise de Nick lorsque Jonathan lui présente les toiles d’avion britanniques de 1918 !
La visite durera plus de deux heures, une exposition manifestement très appréciée par le visiteur.
Un dernier café avant de reprendre la route pour la Belgique.
La visite se termine par une invitation pour Jonathan, à qui Nick propose de venir visiter l’Imperial War Museum à Londres !
Vraiment une journée inoubliable pour Jonathan !
Henry James Cecil ELWIG (coll. Nick Elwig)
- né le 10 avril 1900 à Turnbridge Wells dans le Kent
-
21 décembre 1917 (17 ans) s’engage au titre du Royal Naval Air Service
comme Flight Officer
-
1er avril 1918 (pas tout à fait 18 ans !) transféré dans la Royal Air
Force naissante
-
12 août 1918, promu 2nd Lieutenant, affecté au 110 Squadron, première
escadrille à employer le monomoteur de bombardement de jour type De
Havilland DH9a.
-
31 août 1918, arrivée en France de l’escadrille Le lendemain l’unité
atterrit finalement sur son aérodrome d’affectation, Bettoncourt
(Vosges).
-
14 septembre première mission de bombardement sur Boulay, 15 septembre,
mission sur Bühl, 16 septembre, bombardement de Ludwigshafen/Mannheim
-
mercredi 25 septembre 1918, treize DH9a sont chargées de bombarder le
réseau ferré et les usines de Francfort. Les treize avions survolent
Lunéville puis franchissent la ligne de front à l’ouest de Blâmont Les
formations sont ensuite engagées rapidement par la chasse ennemie à une
altitude d’environ 5000 m vers 11h15 à l’ouest de Saverne. Les avions
ennemis sont tenus à distance, mais durant tout le trajet aller, leur
nombre ne cesse de grossir jusqu’à la phase de bombardement proprement
dite vers 12H40. Les combats qui s’en suivent sont confus et les pertes
de chaque côté enflent (un chasseur allemand aurait été abattu par
Elwig lui-même mais non confirmé). Neuf appareils britanniques s’en
sortent mais doivent affronter les vents forts qui les poussent vers
l’Est. C’est à ce moment que le DH9a d’Elwig tombe en panne sèche, une
panne due à l’allongement du trajet ou à des dégâts infligés au combat
(la victoire sera d’ailleurs attribuée à l’Offizierstellvertreter
Eduard Prime de la Jasta 78b de Bühl vers 15h). Moteur coupé
l’équipage est obligé de tenter un atterrissage forcé dans le massif
Vosgien. Le crash est violent.
- 27 septembre, fait prisonnier de guerre
-
Libéré le 10 décembre, débarque à Leith en Ecosse le 13, arrive chez
ses parents le dimanche 15 décembre au matin.
Le portrait complet de Henry James Cecil ELWIG à découvrir
Un merci réciproque et partagé !